Les Bleus au soutien d'ONG pour tenter de clore les débats autour du Qatar

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A défaut de brassard inclusif porté par leur capitaine, les Bleus ont promis mardi de soutenir financièrement des ONG oeuvrant "pour la protection des droits humains" avant le Mondial-2022 au Qatar, et espèrent désormais se concentrer "sur le jeu", selon Hugo Lloris.

Logo de l'équipe de France de football - charnsitr / Shutterstock
Logo de l'équipe de France de football - charnsitr / Shutterstock

Dans une “lettre collective” publiée sur les réseaux sociaux, les champions du monde en titre reconnaissent “un contexte troublé” autour de cette Coupe du monde, qui débute dimanche : “Chacun de nous doit prendre sa part” de responsabilité, expliquent-ils, rejoignant d’autres nations qualifiées qui se sont déjà exprimées sur le sujet, comme l’Australie ou le Danemark.

Les Bleus étaient restés assez discrets, jusqu’ici, dans leurs prises de position sur les droits humains, un sujet qui a cristallisé les critiques d’ONG en marge de ce premier Mondial organisé dans un pays arabe, notamment sur les conditions de vie des travailleurs des chantiers de la compétition.

Signe de leur prudence sur ces sujets sensibles, les joueurs français ont renoncé à une initiative commune à plusieurs sélections européennes, qui souhaitent que leurs capitaines portent au Mondial un brassard à bandes colorées, en soutien à la lutte contre les discriminations.

La Fifa n’a toujours pas donné son feu vert quant à cette opération, alors que l’homosexualité est criminalisée dans l’émirat qatari.

“Prise de conscience”

Relancé sur le sujet en marge d’un entretien à l’AFP au centre d’entraînement de Clairefontaine, le capitaine des champions du monde en titre, Hugo Lloris, a balayé les doutes : “Non, non”, il ne portera pas ce brassard au Qatar, a-t-il affirmé, après avoir laissé planer l’incertitude lundi en conférence de presse.

“Lorsqu’on accueille des étrangers en France, on a souvent l’envie qu’ils se prêtent à nos règles et respectent notre culture. J’en ferai de même lorsque j’irai au Qatar”, avait-il indiqué, dans le sillage du président de la Fédération Noël Le Graët, peu favorable à l’initiative.

Les Tricolores ont donc préféré agir par la voie financière, promettant un soutien à des ONG à travers leur fonds de dotation “Génération 2018”.

“Notre passion ne doit pas être la cause du malheur de certains”, insistent dans leur lettre les joueurs de l’équipe de France, s’estimant “sensibles” aux “alertes des ONG et associations”.

Cet engagement a été salué par plusieurs ONG et associations. “Bravo les Bleus !”, s’est exclamée sur Twitter la branche française de l’ONG Amnesty International, appelant la FFF à “agir” en faveur de la création d’un fonds d’indemnisation “pour les travailleurs migrants exploités au Qatar”.

 


Le Collectif Rouge Direct et l’association Stop Homophobie, qui militent contre la haine anti-LGBT, ont de leur côté souligné une “prise de conscience des Bleus”, exigeant néanmoins des “précisions” sur les modalités de demande de subventions auprès du fonds de dotation.

“Pas de notre ressort”

Questionné à ce sujet par l’AFP mardi, Hugo Lloris n’a pas souhaité rentrer dans les détails de l’opération, ne dévoilant ni les montants, ni le fléchage de ce soutien financier.

Le capitaine y voit aussi une manière de clore le débat, les Bleus ayant été questionnés à de multiples reprises sur le sujet ces dernières semaines.

“Cela permettra d’éviter de répondre aux sollicitations avant et pendant cette compétition, car à un moment donné, on doit garder le focus sur le jeu et éviter de perdre de l’énergie avec ces éléments, qui ne sont malheureusement pas de notre ressort”, a-t-il expliqué à l’AFP.

Ce discours tourné vers le jeu rejoint celui des sélections danoise et australienne. Parmi les premières à avoir pris parti sur le sujet, ces équipes ont toutes deux insisté, lundi et mardi, sur l’importance de “se concentrer sur le football”, par la voix de dirigeants et de joueurs.

Ces derniers jours, l’Australie avait publié une vidéo où une quinzaine de joueurs s’élevaient contre les violations des droits au Qatar.

Quant à la sélection danoise, elle avait envisagé de s’entraîner au Qatar avec des maillots pro-droits humains, avant de voir sa requête rejetée par la Fifa.

L’équipe des États-Unis, arrivée tôt au Qatar, a par ailleurs affiché son soutien de la communauté LGBTQ en modifiant son logo aux couleurs de l’arc-en-ciel, à son centre d’entraînement dans l’émirat.

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