James Sweeney, réalisateur de « Straight Up » : « Même quand on se proclame « out et fier », les rencontres amoureuses restent compliquées »
À l'occasion de la sortie de son très réussi film « Straight Up », une comédie étonnante et hilarante sur l'exploration de la sexualité, nous avons interviewé son réalisateur James Sweeney sur ses motivations, son développement créatif et sa jeune et prometteuse carrière.
En cette fin d'année cinématographique très queer, entre les sorties de la Queer Palm Joyland, du mastodonte Bros ou du primé à Cannes Close, se cache un petit film à ne pas manquer. Straight Up, premier film du réalisateur étatsunien James Sweeney, s'amuse avec malice de notre vision normée du couple via le personnage de Todd, un jeune homme gay plein de TOC effrayé à l'idée de finir seul.
Komitid a interviewé James Sweeney sur ce film éclairant et inspirant, véritable bouffée d'air frais pour le cinéma LGBTQ+, qui manque parfois de ce genre de propositions.
Pour Straight Up, qui est votre premier film, vous portez quatre casquettes différentes : acteur, producteur, scénariste et réalisateur. Est-ce qu'il y en a une que vous avez préférée ?
Probablement la réalisation, parce que c'est celle où j'avais le plus de pouvoir. Je vois un peu la réalisation comme une entropie inversée, où tout commence par un chaos complet à cause de tous les choix qui se présentent à nous. En pré-production – le choix du casting, de l'équipe technique, les localisations...– les possibilités sont illimitées, et elles le sont toujours pendant le tournage mais c'est bien plus amusant parce que tu as a un seul jour pour tourner tout ce que tu dois tourner ce jour-là. Tout ce que tu captures pendant ces quelques heures sont tout ce que tu auras pendant la post-production pour construire et sculpter le film.
Le film est clairement une adaptation de votre précédent court-métrage, Normal Doors, à la différence près que vous n'y interprétiez pas le rôle principal. Était-ce une évidence pour vous de reprendre le rôle pour le long-métrage ?
En fait Normal Doors était ce qu'on appelle une preuve de concept. Le script était déjà écrit, et je devais tourner le court-métrage parce que je parlais à un studio qui était intéressé par la version longue mais on avait encore quelques différents créatifs : il voulait mettre au casting des youtubers et ce n'était pas du tout ce que je voulais. Donc la raison qui a fait que je n'étais pas dans le court-métrage était qu'ils ne voulaient pas me laisser, mais j'aurais adoré. Et quand tout s'est accéléré j'ai proposé de nouveau de jouer et tout le monde a compris que ce serait la version la plus authentique. Mais ça a pris du temps de trouver les bons producteurs et les bon financiers. Donc Normal Doors servait à les convaincre plus qu'autre chose.
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