Tour du monde féministe et lesbien pour la 34ème édition de Cineffable
Le Festival international du film lesbien et féministe vient de dévoiler une programmation éclectique et galvanisante pour sa 34ème édition, qui a lieu du 20 au 23 octobre à Paris.
Vous voulez en savoir plus sur la rencontre entre le mouvement punk et le lesbianisme avec Rebel Dykes ? En apprendre davantage sur la condition des actrices en Inde grâce à Shut Up Sona ? Vous voulez plonger dans l’intimité d’un couple via Take Me Home ? Parfait, car tout cela est au programme de l’attrayante 34ème édition de Cineffable, le Festival international du film lesbien et féministe de Paris, qui assure cette année encore une programmation à la richesse et à la diversité rare.
En effet, ce sont pas moins de 30 courts-métrages et 11 longs-métrages venant des quatre coins du monde qui seront projetés du 20 au 23 octobre dans la salle de l’Espace Reuilly dans le 12ème. De Taïwan au Brésil, en passant par l’Inde, le Liban ou la Corée du Sud, Cineffable met un point d’honneur à montrer les femmes, leurs amitiés et leurs amours, dans sa pluralité la plus totale. De documentaires en fictions, d’animation en prise de vues réelles, le collectif vous propose un voyage entre les genres et les arts, au rythme d’œuvres toutes plus singulières les unes que les autres.
Si la sélection entière semble des plus prometteuses, certains titres font office de figures de proue. Le documentaire anglais Rebel Dykes de Harri Shanahan et Siân A. Williams et ses lesbiennes punk, le road trip romantique The Venus Effect de Anna Emma Haudal ou encore la chronique adolescente Sweatheart de Marley Morrison promettent d’être des moments forts de ce festival.
En plus de ces séances et débats, le collectif fait aussi appel à des artistes pour des performances live afin d’ouvrir et de clôturer l’évènement comme il se doit. De quoi offrir une expérience unique à ses festivalières. Le festival organise dès le 1er octobre une exposition nommée Corps libres au Centre LBGTQI+ de Paris jusqu’à la fin du mois, où quatre femmes artistes, Karin Coutet, Anra, Clémentine Aubry et Bérangère Koosens, livrent leurs interprétations personnelles des corps féminins et des pressions qui pèsent sur ce dernier.
34 ans de lesbianisme militant
Cineffable naît en 1989 de l’initiative de plusieurs lesbiennes parisiennes de redonner une place centrale aux films lesbiens, trop peu représentés dans le Festival de films de femmes de Créteil à leurs goûts. D’année en année, le festival fédère une audience toujours plus grande, et doit donc souvent changer de lieu afin de coller à l’affluence grandissante des festivalières. Ainsi, c’est une myriade de cinémas indépendants parisiens qui abritent l’évènement durant ses 34 éditions : l’Entrepôt dans le 14ème, La Clef dans le 5ème, le Centre Culturel André Malraux, le Trianon en 2002, puis l’Archipel sept ans plus tard, avant de s’implanter définitivement à l’Espace Reuilly.
Profitant d’une programmation principalement étrangère, le collectif du festival met rapidement en place un système de sous-titrage et de remise de prix pour mettre en avant le mieux possible les films qui composent sa sélection.
Une initiative tout à fait inclusive donc, mais le collectif refuse pour autant de remettre en question son principe de non-mixité : “Cette liberté, un milieu mixte ne la permettrait pas”, peut-on lire sur le site. Car avant d’être un festival de cinéma, Cineffable se veut être un lieu de rassemblement, de dialogue et de visibilité pour les artistes et femmes lesbiennes, en réponse à un patriarcat qui ne fait que normaliser leur mise à l’écart.
“Les lesbiennes résistent à toute définition, elles sont ce qu’elles veulent bien montrer, à une, à deux, au lit ou ailleurs, à des milliers…”, comme l’association le clame haut et fort.
Cineffable, du 20 au 23 octobre à l’Espace Reuilly. Pour plus d’information sur la programmation, rendez-vous ici !
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