Le Festival international du film de Toronto à la teinte LGBT
"Il y a une percée cette année (...) on voit des histoires LGBTQ racontées dans des endroits où elles ne l'ont jamais été auparavant, et d'une manière beaucoup plus traditionnelle", a constaté le directeur du Tiff Cameron Bailey.
Une foule de stars hollywoodiennes, avec à leur tête Steven Spielberg, se rendront à Toronto cette semaine à l’occasion du plus grand festival de cinéma d’Amérique du Nord, qui, selon les organisateurs, célébrera une année charnière pour le cinéma LGBT+.
Réputé pour attirer des foules de cinéphiles lors de ses grandes premières, le Festival international du film de Toronto, le Tiff, a été durement touché par la pandémie et compte sur cette édition pour retrouver toute son aura.
La présentation en avant-première mondiale de The Fabelmans, long métrage très personnel de Steven Spielberg, constitue en cela un coup de maître pour le festival canadien, puisque le réalisateur de La liste de Schindler a tendance à éluder les festivals pour présenter ses nouveaux films.
“Je pense que Steven Spielberg (…) et Universal ont conscience de la force du public torontois, dans la façon dont nous réagissons aux films ici”, a confié à l’AFP le directeur général du festival, Cameron Bailey.
Basé sur l’enfance de Steven Spielberg en Arizona, ce drame sur le passage à l’âge adulte explore les secrets de famille d’un jeune homme passionné de cinéma, et met notamment en scène Michelle Williams, Paul Dano, et Seth Rogen.
“Il s’agit vraiment d’une histoire particulière pour lui (…) il a souvent évité d’être trop personnel dans ses films, contrairement à tant d’autres cinéastes”, confie Cameron Bailey.
“Mais il a décidé de le faire pour la première fois avec The Fabelmans. C’est poignant. Si vous connaissez les films de Spielberg en tant qu’adulte, voir comment cet artiste s’est formé en tant que jeune garçon est fascinant”, a-t-il ajouté.
Sam Mendes honoré
Le Tiff, qui débute jeudi et se clôturera le 18 septembre, attend une ribambelle de stars sur son tapis rouge, dont Jessica Chastain et Eddie Redmayne pour The Good Nurse, Jennifer Lawrence avec Causeway, Viola Davis dans The Woman King, et Nicolas Cage pour Butcher’s Crossing.
Sam Mendes, réalisateur britannique d’American Beauty et de 1917, recevra un prix honorant sa carrière lors d’un gala dimanche, avant la première lundi de son dernier film, Empire of Light, qui raconte une histoire d’amour dans un vieux cinéma de l’Angleterre des années 1980.
Glass Onion : une histoire à couteaux tirés, la suite du polar de Rian Johnson sorti en 2019, sera également présenté à Toronto. On y retrouve Daniel Craig dans son rôle de détective entouré d’un panel de stars comprenant Edward Norton, Ethan Hawke, ou encore Jada Pinkett Smith.
Le réalisateur Peter Farrelly, dont le dernier long-métrage Green Book a reçu l’Oscar du meilleur film en 2019, présentera quant à lui The Greatest Beer Run Ever mettant en scène Zac Efron, Russell Crowe, et Bill Murray.
“Percée” pour le cinéma LGBT+
Mais parmi ces célébrités, peu sont susceptibles d’attirer autant de fans et de photographes sur le tapis rouge que Harry Styles, qui joue dans le très attendu film d’art et d’essai My Policeman, présenté en avant-première dimanche.
L’ancien chanteur de One Direction partage l’affiche avec Emma Corrin et Rupert Everett pour ce film relatant une liaison secrète entre deux hommes dans l’Angleterre des années 1950, à une époque où l’homosexualité était encore illégale.
La comédie romantique LGBTQ Bros des studios Universal, constitue également, selon le directeur du Tiff Cameron Bailey, “la première fois, à ma connaissance en tout cas, qu’un grand studio hollywoodien réalise un film qui est ouvertement et fièrement gay”.
La distribution principale du film est composée à 100 % d’acteurs et d’actrices s’identifiant comme appartenant à la communauté LGBTQ+, selon Universal Pictures. On y retrouve notamment le canado-américain Luke Macfarlane et Guy Branum.
Autre film à la teinte arc-en-ciel : The Inspection, qui raconte l’histoire d’un jeune homme afro-américain qui s’engage dans les Marines après avoir été mis à la porte par sa mère pour son homosexualité.
“Il y a une percée cette année (…) on voit des histoires LGBTQ racontées dans des endroits où elles ne l’ont jamais été auparavant, et d’une manière beaucoup plus traditionnelle”, a constaté Cameron Bailey.
Le directeur du Tiff estime en outre que la tendance parmi les studios est moins à la prudence qu’auparavant pour ce type de représentation à l’écran.
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