Pour sa prochaine conférence à Budapest, le réseau EuroCentralAsian Lesbian* Community veut organiser la « résistance lesbienne »
Jeudi 1er septembre, EL*C organisait une conférence de presse à Bruxelles sur la prochaine conférence de EL*C, qui a lieu à Budapest, du 29 septembre au 1er octobre.
EuroCentralAsian Lesbian* Community (EL*C) est le plus grand réseau féministe lesbien et intersectionnel d’activistes en Europe et en Asie centrale. L’équipe EL*C est composée de représentantes lesbiennes de tous les pays d’Europe et d’Asie centrale. EL*C a été lancé en 2017 et a tenu ses deux premières conférences à Vienne (2017) et à Kiev (2019).
Jeudi 1er septembre, EL*C organisait une conférence de presse à Bruxelles sur la prochaine conférence de l’organisation, qui a lieu à Budapest, du 29 septembre au 1er octobre.
Pour Ilaria Todde, chargée du plaidoyer et “Dykerectrice” à EL*C, la situation s’aggrave en Hongrie mais pas seulement. On a pu voir aussi ce qui se passe à Belgrade, en Serbie, où le gouvernement veut interdire l’Europride, prévue du 12 au 18 septembre.
La conférence de EL*C à Budapest, en Hongrie, du 29 septembre au 1er octobre, c’est selon Ilaria, « un moment pour dénoncer les discriminations mais aussi pour célébrer nos succès ».
Cette conférence vise aussi à soutenir « nos sœurs hongroises mais aussi ukrainiennes ».
Cette conférence de presse avait aussi pour but de mobiliser les médias et les instances européennes. En effet, comme l’a souligné Iliana, le gouvernement de Viktor Orban fait attention à ce qui se dit de son pays au niveau international.
En deux ans, le gouvernement de Viktor Orbán a multiplié les attaques contre les personnes LGBTI+, avec en mai 2020, l’adoption d’une loi transphobe puis un ensemble de mesures prises fin 2020 visant à restreindre encore plus les droits des personnes LGBTI+. Puis, ne voyant pas de réaction de la part de l’Europe, engluée dans l’épidémie de Covid, Orbán a enfoncé le clou en mai 2021 avec l’adoption d’une loi similaire à celle en place en Russie et interdisant la « promotion de l’homosexualité » auprès des mineur·es.
Depuis, l’Europe a réagi, mais cela ne semble pas suffisant aux organisatrices de la conférence de Budapest.
Durant son intervention, la députée européenne suédoise Malin Anna Björk a d’abord pris soin de rappeler qu’elle est lesbienne. Pour elle, la conférence Budapest sera sûre et joyeuse mais qu’il faut pour cela du soutien.
Gwendoline Delbos-Corfield, députée européenne (EELV) française, est vice-présidente de la Commission des droits de la femme et de l’égalité des genres. Elle est aussi rapportrice du Parlement européen sur la Hongrie. « Je parle donc au nom du Parlement pour dire que nous avons un mandat pour soutenir tout le monde en Hongrie ». Elle-même a été en mission en Hongrie et elle peut témoigner du climat actuel : « En Hongrie, on ne se sent pas en sécurité. En Hongrie on a été traitées de femmes folles, il y a un refus de la diversité. La Hongrie veut imposer une seule vision du monde. »
Pour Fanni Rebró, responsable de la communication de l’assocation lesbienne hongroise Labrisz, fondée en 1989, « la conférence de EL*C va permettre d’échanger des idées, mais aussi de renforcer l’amitié. »
Elle tient à préciser que l’association Labrisz ne se bat pas uniquement pour les droits humains des femmes lesbiennes mais aussi d’autres groupes marginalisés.
Dernière à intervenir, Sihame Haddioui qui est échevine de l’Égalité des chances à Schaerbeek, près de Bruxelles. Elle sera présente à Budapest et explique qu’il ne faut pas aller très loin pour lutter contre les discriminations anti-LGBT, puisque cela se passe aussi en Europe.
A la question sur les effets concrets de la loi anti-LGBT, Fanni Rebró a expliqué que la société évolue plutôt dans le bon sens et que beaucoup soutiennent aujourd’hui les personnes LGBT parce que les Hongrois·es ont peur par rapport à la démocratie et les droits humains.
Pour Ilaria Todd, un des buts de la conférence est aussi de mobiliser la Commission européenne. « Qu’un pays d’Europe ait ce genre de loi, dit-elle, c’est inimaginable. Cela devient très sérieux. »
Revoir la conférence de presse sur Youtube :
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