Vaccination contre la variole du singe : des associations montent au créneau, le ministre de la Santé annonce 30 000 doses déstockées
Des associations de lutte contre le sida et certains élus de gauche reprochent au gouvernement une campagne poussive depuis son ouverture le 11 juillet dernier.
La vaccination préventive contre la variole du singe “poursuit sa montée en puissance”, a affirmé vendredi le cabinet du ministre de la Santé, évoquant 30 000 doses de vaccin déstockées, d’autres à venir et des commandes face aux critiques persistantes d’associations et d’élus.
Des associations de lutte contre le sida et certains élus de gauche reprochent au gouvernement une campagne poussive depuis son ouverture il y a 11 jours.
L’association Aides a ainsi réclamé jeudi “une campagne de vaccination +coup de poing+” sur les deux prochaines semaines et s’appuyant “sur les professionnels de santé libéraux volontaires, en particulier (…) sur les lieux de villégiature et les territoires ruraux”.
“L’offre de vaccination poursuit sa montée en puissance : 30 000 doses ont déjà été déstockées des stocks stratégiques, dont plus de 20 000 sont disponibles sur le terrain. Le déstockage se poursuivra les prochaines semaines” au vu des besoins remontés par les agences régionales de santé, a indiqué le cabinet de François Braun à l’AFP, confirmant des informations d’autres médias, dont Têtu.
Outre le stock stratégique, “les commandes passées permettent de répondre sans aucune difficulté à la demande”, a-t-on réaffirmé.
Pour Aides, de 100 000 à 300 000 personnes auraient besoin d’une vaccination anti-variolique.
“C’est très compliqué d’avoir des créneaux de vaccination assez rapidement. Il y a beaucoup de points où l’on peut se faire vacciner mais très peu de doses”, a témoigné vendredi sur franceinfo Marc-Antoine Bartoli, coordinateur prévention à Act Up Paris.
Pour le sénateur PS Bernard Jomier, “l’État joue avec le feu”. “Le retard pris va entraîner une diffusion du virus auprès d’autres populations”, a déclaré ce médecin de formation jeudi à Public Sénat.
“En une dizaine de jours seulement, notre mobilisation a permis l’ouverture d’une centaine de centres de vaccination sur tout le territoire, une douzaine d’autres seront opérationnels les tout prochains jours”, a plaidé vendredi le cabinet du ministre.
Et de souligner que “la France est l’un des tout premiers pays à proposer cette vaccination préventive avec les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni” et le seul à l’avoir rendue “totalement gratuite”.
A Paris, le site de la ville informe via une page dédiée sur laquelle il est possible de prendre rendez-vous (via Doctolib) pour la vaccination.
A Nice, Erwann Le Hô, coordonateur du Centre LGBT Côte d’Azur, a annoncé hier l’ouverture prochaine par la ville d’un centre de vaccination, dès mardi 26 juillet.
L’OMS doit annoncer prochainement si elle déclare, ou pas, l’épidémie de variole du singe comme urgence de santé publique de portée internationale, son plus haut degré d’alerte, sur la base des recommandations de son comité d’urgence, réuni jeudi.
Détectée début mai, la flambée inhabituelle de cas de variole du singe en dehors des pays d’Afrique centrale et de l’ouest où le virus est endémique, s’est depuis étendue dans le monde, avec comme épicentre l’Europe.
La France compte 1 567 cas confirmés, selon le dernier bilan de Santé publique France, établi jeudi, contre 912 une semaine auparavant.
Les critères pour accéder à la vaccination demeurent inchangés.
Ainsi, depuis le 11 juillet, en plus des personnes qui ont eu un contact à risque avec une personne malade, les personnes entrant dans les indications retenues par la Haute autorité de santé peuvent prendre rendez-vous pour se faire vacciner sur l’ensemble du territoire :
- Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les personnes trans, dans les deux cas, multipartenaires.
- Les personnes en situation de prostitution.
- Les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.
Le schéma vaccinal comprend deux doses à 28 jours d’intervalle (ou une dose unique pour les personnes ayant déjà été vaccinées contre la variole, et trois doses pour les personnes immunodéprimées).
La liste des lieux de vaccination est également disponible sur les sites web des Agences régionales de Santé.
Une ligne d’écoute a été ouverte. C’est le numéro 0801 90 80 69.
Toutes les infos sont également disponibles sur le site Sexosafe.fr
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