Des cas de variole du singe détectés en Europe chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes
La multiplication des foyers apparents inquiète, et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué le 16 mai s'intéresser de près au fait que certains des cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté gay.
Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés de variole du singe ont été détectés depuis début mai en Europe et en Amérique du Nord, et notamment chez des Hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), laissant craindre un début de propagation de cette maladie endémique en Afrique de l’Ouest.
Le Royaume-Uni, qui a le premier signalé des cas, détectés à partir du 6 mai, a indiqué dans un communiqué mercredi soir en avoir identifié deux nouveaux, ce qui porte à neuf le nombre total de personnes infectées.
A l’exception du premier individu infecté, qui avait récemment voyagé au Nigeria, ces malades ont été contaminés au Royaume-Uni, selon l’agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA).
“Ces derniers cas, ainsi que les informations faisant état de cas dans divers pays européens, confirment ce que nous craignions initialement, à savoir qu’il puisse y avoir une transmission de la variole du singe au sein de nos communautés”, a expliqué la Dr Susan Hopkins, principale conseillère médicale de l’UKHSA, citée dans le communiqué.
Les symptômes recouvrent fièvre, mal de tête, douleurs musculaires, mal de dos, ganglions lymphatiques enflés, frissons et fatigue. Des éruptions cutanées peuvent survenir, souvent sur le visage, et se répandre à d’autres parties du corps dont les parties génitales.
Il n’existe pas de traitement pour la variole du singe, qui se transmet par contact avec une personne atteinte ou ses liquides organiques, dont la salive. Cette infection virale se guérit d’elle-même.
Peu contagieuse entre humains
Mercredi, l’Espagne, le Portugal, le Canada et les Etats-Unis ont, tour à tour, signalé avoir repéré la présence de la variole du singe, ou ce qui semble l’être, sur leur territoire.
Les deux pays de la péninsule ibérique ont rapporté avoir recensé une quarantaine de cas suspects ou confirmés de cette maladie, ce qui a conduit les autorités espagnoles et portugaises à déclencher une alerte sanitaire nationale.
Au total vingt-trois cas suspects de cette maladie virale ont été recensés dans la région de Madrid, ont annoncé mercredi soir les autorités sanitaires locales.
“Généralement, la transmission se produit par voie respiratoire, mais ces 23 cas supposés d’infection laissent penser que la transmission a eu lieu par les muqueuses pendant les relations sexuelles”, précise le document publié sur Twitter.
Les personnes touchées connaissent “une évolution positive” de la maladie et sont isolées chez elles, est-il ajouté.
Au Portugal, il y a “plus de 20 cas suspects (…) dans la région de Lisbonne (ouest), parmi lesquels cinq ont été confirmés”, a annoncé la Direction générale de la santé du Portugal dans un communiqué.
“Ces cas, pour la majorité des jeunes, tous de sexe masculin, présentaient des lésions ulcéreuses”, a précisé l’autorité sanitaire.
Au Canada, plus d’une dizaine de cas suspects étaient mercredi en cours d’examen à Montréal, selon la chaîne publique Radio-Canada, qui cite les autorités sanitaires de la ville.
Et aux Etats-Unis, un homme qui s’était récemment rendu au Canada a été dépisté positif à cette maladie dans l’Etat du Massachusetts.
Les autorités se veulent globalement rassurantes, soulignant ainsi en Espagne et au Portugal que la maladie est peu contagieuse entre humains.
La multiplication des foyers apparents inquiète néanmoins, et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué lundi s’intéresser de près au fait que certains des cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté gay.
“Nous observons des transmissions parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes”, ce qui est “une nouvelle information que nous devons étudier convenablement pour mieux comprendre la dynamique” de transmission, a ainsi déclaré Ibrahima Socé Fall, directeur général adjoint de l’OMS pour les interventions d’urgence, à Genève.
Mais “n’importe qui, quelle que soit son orientation sexuelle, peut propager la variole du singe”, ont souligné aux Etats-Unis les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale du pays.
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