In&Out place sa 14e édition du festival de cinéma queer sous le signe de l'écologie queer et des luttes LGBTQI+
Le premier week-end a été marqué par une programmation centrée en grande partie sur les questions liées à l'environnement et en particulier à l'écoféminisme, l'écoqueer et l'écosexualité.
Débuté le 28 avril, le festival du film queer niçois In&Out est à mi-parcours.
Le premier week-end a été marqué par une programmation centrée en grande partie sur les questions liées à l’environnement et en particulier à l’écoféminisme, l’écoqueer et l’écosexualité. Des tendances devenues lourdes du militantisme pour la planète et contre les discriminations, mais qui ont été longtemps négligés par les mouvements plus officiels.
Vendredi 29 avril, Cy Lecerf Maulpoix, auteur de Ecologies déviantes (éditions Caramboukis), que nous avions interviewé sur Komitid, a pu présenté ces théories et ces pratiques, parfois anciennes, liant la question écologique de préservation de la planète et les luttes des minorités de genre et sexuelles.
Un débat complété très opportunément le jour suivant par plusieurs films et documentaires dans le cadre de la programmation EcoqueerEcho, conçue avec le festival de cinéma QueerLisboa. Très réjouissant, Ecosex, A User’s Manual, documentaire d’Isabelle Carlier, avec Annie Sprinkle et Beth Stephens, autrices du Manifeste écosexuel ou comment considérer la Terre comme amante. De son côté, le doc Ni les femmes, ni la terre !, de Marine Allard, Lucie Assemat, Coline Dhauss, donne la parole aux femmes qui se battent à la fois pour leurs droits et pour le respect de la terre.
Mémoires LGBTI+
La sélection fait aussi la part belle à la question des mémoires LGBTI+ et des archives, avec trois documentaires très puissants, présentés samedi et dimanche. Paragraphe 175, sur la déportation homosexuelle durant la période nazie. Le merveilleux P.S., burn this letter please !, de Jennifer Tiexiera et Michael Seligman, qui aborde une page peu connue de l’histoire LGBT étatusienne. Celle des female impersonators, transformistes, et autres drag queens new yorkaises des années 50, à travers les lettres qu’elles adressaient à un ami commun parti à Los Angeles. La force des témoignages, la richesse des archives font de ce film un bijou.
Tout aussi passionnant est le film Ultraviolette et le gang des cracheuses de sang, de Claudie Hunzinger et Robin Hunzinger. Le petit fils et la fille d’Emma reconstitue, grâce aux lettres qu’elle avait reçue d’une amante, la vie de leur aïeule dans la France des années 20 à 40. Bouleversant et magnétique.
La place des archives LGBT dans les luttes était au cœur de la séance organisée dimanche 1er mai dans la librairie Vigna, une institution à Nice. Après la projection du doc The Archivettes, sur les archives lesbiennes de New York, Sam Bourcier, du Collectif Archives LGBTQI+ et Partick Cardon, des éditions Gay Kitsh Camp, ont pu débattre de cette question dans une librairie pleine à craquer.
Cette année, l’association Les Ouvreurs* a aussi lancé un nouveau partenariat avec un lieu d’exception. La galerie Le Dojo, situé dans le quartier du port, présente plusieurs artistes et expositions photo et vidéo, dont l’installation En Corps +, de Lionel Soukaz et Stéphane Gérard, conçue pour le Mucem à Marseille et dont Komitid vous a dit le plus grand bien.
In&Out se poursuit jusqu’au 7 mai, avec encore de nombreuses surprises et des reprises dont la rétrospective de l’immense réaisateur portugais João Pedro Rodrigues.
La soirée de clôture, au Dojo, est intitulée : « Pas de panique… Tout peut arriver ». C’est tout ce que l’on souhaite à ce festival qui a atteint une belle maturité.
Tout le programme du festival queer In&Out sur le site des Ouvreurs.
*Nous remercions l’équipe des Ouvreurs et l’Office de Tourisme pour leur accueil chaleureux.
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