Second tour de l’élection présidentielle : les associations LGBTI+ se mobilisent contre l’extrême droite
L’extrême droite est parvenue à se hisser au second tour de l’élection présidentielle en France et des associations LGBTI+ appellent à ne donner aucune voix à Marine Le Pen. Une opposition au Rassemblement National qui ne signifie pas pour autant un soutien automatique à Emmanuel Macron.
« La victoire de Marine Le Pen serait la pire des situations et les minorités sexuelles et de genre particulièrement menacées », peut-on lire dans le communiqué de presse publié par la Fédération LGBTI+ le 16 avril dernier.
Intitulé « Pas une voix LGBTI+ pour Le Pen », le communiqué rappelle le danger que représenterait l’extrême droite au pouvoir pour la communauté LGBTI+ avant d’appeler « au minimum à ce qu’aucune voix LGBTI+ n’aille à Marine Le Pen ».
« Ce que nous prépare le Rassemblement National, c’est un régime similaire à ceux de la Hongrie ou de la Pologne avec les chasses aux sorcières tous azimuts, les programmes d’éducation “assainis”, les zones anti-LGBTI… »
Au moment où la Fédération LGBTI+ publiait son communiqué de presse, la manifestation « Non à l’extrême droite, pour la justice sociale et l’égalité », organisée par la Ligue des Droits de l’Homme avait lieu à Paris. Un appel à manifester soutenu par de nombreuses associations dont certaines associations LGBTI+ comme l’Inter LGBT et la Fédération sportive LGBT+.
« On pense qu’il ne faut aucune voix pour Marine Le Pen », a confirmé à Komitid Matthieu Gatipon-Bachette, le porte-parole de l’Inter-LGBT avant d’ajouter que sur le terrain, « le RN s’oppose systématiquement aux initiatives LGBT ». Autrement dit, « si Marine Le Pen devient présidente, les subventions pour les associations pourraient disparaître ».
Les « positions décevantes » d’Emmanuel Macron
Une lutte contre l’extrême droite qui n’implique pas pour autant un soutien à Emmanuel Macron. Dans son communiqué, la Fédération LGBTI+ évoque notamment les « positions décevantes » du président sortant qui a « refusé de reconnaître la responsabilité éducative de l’école primaire en matière de lutte contre les discriminations, tout en exprimant son scepticisme pour le collège ». La Fédération explique aussi que certain·es choisiront l’abstention ou le vote blanc ou nul.
Lors d’une interview accordée à Brut vendredi 8 avril, Emmanuel Macron avait annoncé être défavorable à ce que les questions d’orientation sexuelle et de genre soient traitées à l’école. « Je ne suis pas favorable à ce que ce soit traité à l’école primaire, je pense que c’est beaucoup trop tôt. Je suis sceptique sur le collège », avait-il déclaré.
- Lire aussi : Emmanuel Macron et Marine Le Pen : quels sont les programmes des deux finalistes en matière de droits LGBTI+ ?
« Lors du mandat d’Emmanuel Macron, les personnes LGBTI+ ont aussi été malmenées », explique également à Komitid un militant de la Fédération Sportive LGBTI+ en invoquant notamment les « violences policières contre les personnes LGBTI+ ».
Une communauté LGBTI+ parfois séduite par l’extrême droite
Un discours des associations contre l’extrême droite qui vient se heurter à la réalité des votes de la communauté LGBTI+.
Une étude réalisée entre le 1er et le 18 février 2022 par l’Institut IFOP pour le magazine Têtu révélait que 17 % des personnes LGBTI+ comptaient voter Marine Le Pen. Des intentions de vote qui atteignaient les 30 % pour l’extrême droite, si on ajoute Eric Zemmour (11 %) et Nicolas Dupont-Aignan (2 %).
Des chiffres qui laissent penser que toute la communauté LGBTI+ pourrait ne pas suivre pas les consignes des associations.
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