Boris Johnson contre la participation des femmes trans dans les compétitions féminines
Ces déclarations du chef du gouvernent britannique interviennent une semaine après que la cycliste trans Emily Bridges a été déclarée inéligible à participer à une épreuve féminine des championnats britanniques.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a plaidé mercredi contre la participation des “hommes biologiques” (sic) aux compétitions sportives féminines, en pleine polémique sur l’exclusion des personnes trans d’une future interdiction des thérapies de conversion.
Ces déclarations du chef du gouvernent britannique interviennent une semaine après que la cycliste trans Emily Bridges a été déclarée inéligible à participer à une épreuve féminine des championnats britanniques.
“Je ne pense pas que les hommes biologiques doivent participer aux compétitions sportives féminines”, a déclaré Boris Johnson en marge d’une visite d’hôpital dans le nord de Londres.
“C’est peut-être sujet à controverse, mais ça me semble raisonnable”, a-t-il expliqué. “Les femmes doivent bénéficier d’espaces – que ce soit dans les hôpitaux, les prisons, cabines d’essayage ou autres – qui soient réservés aux femmes”.
“Ca ne signifie pas que je ne suis pas compréhensif envers les gens qui veulent changer de genre, effectuer une transition, et il est vital de donner à ces gens autant d’amour et de soutien dans la prise de ces décisions”, a-t-il poursuivi, “il s’agit de problèmes complexes”.
Les propos du Premier ministre interviennent alors que son gouvernement conservateur fait face à une avalanche de critiques en raison d’un double revirement sur la question des thérapies de conversion, qui prétendent modifier l’orientation sexuelle.
L’interdiction de ces thérapies, qui assimilent l’homosexualité à une maladie, avait été annoncée en octobre par le gouvernement qui avait précisé vouloir créer une infraction pénale.
Après avoir indiqué jeudi dernier qu’il opterait finalement pour des mesures “non-législatives”, annonce qui a suscité l’indignation d’associations et de responsables politiques, le gouvernement a reculé et assuré quelques heures plus tard qu’il comptait bien légiférer.
Mais le projet gouvernemental n’inclut pas les thérapies de conversion liées à l’identité de genre, qui visent à forcer une personne trans à se réidentifier à son sexe de naissance.
“Nous aurons une interdiction sur les thérapies de conversions gays, qui selon moi sont absolument odieuses”, a souligné mercredi Boris Johnson, “mais il y a des complexités et des susceptibilités quand on aborde la question du genre, et il me semble que certaines choses méritent d’être étudiées plus avant”.
Pour protester contre l’exclusion des personnes trans du projet, l’émissaire du gouvernement sur les questions LGBT, Iain Anderson, a présenté mardi sa démission, quelques jours après que 80 associations LGBT se sont retirés d’une conférence internationale prévue en juin à Londres, qui a par conséquent été annulée.
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