L'artiste russe Kirill Serebrennikov a pu quitter la Russie « légalement »
Connu pour ses créations osées, son soutien aux personnes LGBT+ et sa critique indirecte du régime de Vladimir Poutine, Serebrennikov, 52 ans, avait été condamné en 2020 pour détournement de fonds.
Le metteur en scène russe Kirill Serebrennikov a affirmé vendredi 1er avril à l’AFP qu’il était à nouveau libre de sortir de Russie et se trouvait actuellement à Berlin, après une remise de peine dans l’affaire de détournement de fonds qui lui a valu une condamnation.
Connu pour ses créations osées, son soutien aux personnes LGBT+ et sa critique indirecte du régime de Vladimir Poutine, Serebrennikov, 52 ans, avait été condamné en 2020 pour détournement de fonds à trois ans de prison avec sursis. Il était frappé jusqu’au 25 mars d’une interdiction de sortir de Russie pendant cette période.
Il a depuis bénéficié d’une réduction de peine, après en avoir accompli la moitié sans enfreindre les restrictions qui lui étaient imposées. L’affaire a été jugée politisée par ses défenseurs.
“J’ai quitté la Russie puisque j’ai eu l’opportunité de faire cela légalement”, a-t-il expliqué dans une déclaration envoyée à l’AFP par mail via son équipe.
“En Europe, j’ai quelques rencontres importantes concernant mes futurs projets et je vais bientôt commencer les répétitions de Der Freischütz de Weber à l’Opéra d’Amsterdam”, a-t-il détaillé en référence à l’opéra allemand Le franc-tireur (1821) du compositeur Carl Maria von Weber.
Il n’a pas précisé dans l’immédiat si son départ de Russie était définitif.
Serebrennikov doit, en outre, faire l’ouverture du Festival d’Avignon cet été, avec son adaptation théâtrale de la nouvelle de Tchekhov, Le Moine Noir.
Le 29 mars, le cinéaste français Joël Chapron avait affirmé sur Facebook que l’enfant terrible du théâtre russe était sorti de Russie, montrant une photo de lui posant place de la Bastille à Paris.
Serebrennikov est ensuite arrivé à Berlin où il se trouve actuellement, a précisé l’équipe de l’artiste à l’AFP.
Le réalisateur n’avait ainsi pas pu se rendre au festival de Cannes en juillet, où son film La Fièvre de Petrov était en lice pour la Palme d’or.
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