Le Royaume-Uni renonce à interdire les thérapies de conversion
Le gouvernement britannique a renoncé jeudi 31 mars à interdire les thérapies de conversion, qui prétendent modifier l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne au prix parfois d'effroyables souffrances, provoquant colère et déception chez les militant·es et politiques de tous bords.
Londres avait annoncé en octobre vouloir créer une infraction pénale pour lutter contre ces pratiques pour les mineurs et les adultes non consentants.
Mais les ministres étudient finalement des mesures “non législatives” pour lutter contre ces thérapies, a indiqué un porte-parole du gouvernement jeudi 31 mars, confirmant une information de la chaîne ITV.
“Compte tenu des circonstances sans précédent et des pressions majeures sur le coût de la vie et la crise en Ukraine, il y a un besoin urgent de rationaliser notre programme législatif”, justifie le gouvernement dans un document auquel ITV a eu accès.
La colère des militant·es
“Comment pouvons nous faire confiance aux gens au pouvoir quand ils renoncent à toute promesse faite et ne semblent pas comprendre le mal auquel tant de personnes sont confrontées”, a réagi sur Twitter Jayne Ozanne, lesbienne et éminente figure de l’Eglise anglicane qui milite depuis 2015 contre ces thérapies.
Selon les chiffres du gouvernement, 5 % des personnes LGBTI+ se sont vu proposer une thérapie de conversion au Royaume-Uni, et 2 % l’ont subie. Des chiffres pas représentatifs selon les associations.
Le projet prévoyait de punir d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans de telles pratiques envers les moins de 18 ans en toutes circonstances et envers les adultes qui n’auraient pas librement consenti à y participer ou n’auraient pas été pleinement informés de leur conséquences potentielles.
“Ce n’est pas juste un énième demi-tour de la part des Tories, mais un feu vert donné pour une forme de torture au Royaume-Uni. C’est une trahison pour la communauté LGBTI+”, a réagi le parti LibDems.
“Un gouvernement qui pense que les thérapies de conversion sont acceptables au XXIe siècle n’est pas un soutien de la communauté LGBTI+”, a réagi de son côté la députée travailliste Anneliese Dodds.
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