3 questions à Yanis Khames, porte-parole de la Pride des banlieues
Créée en 2019, la Pride des banlieues revient cette année après deux ans d’absence, en raison du Covid. Komitid interviewe son porte-parole, Yanis Khames sur les nouveautés de cette édition.
Komitid : A quelle nécessité répond l’organisation d’une seconde Pride des Banlieues ?
Yanis Khames : Alors pourquoi une Pride des banlieues ? Parce que les revendications des queers de quartiers populaires dont on a montré l’existence à travers la première marche ne sont toujours pas une réalité. Cette année, on va marcher pour la création de 10 000 places en hébergement d’urgence et la formation de tous les agent·e·s à l’accueil de personnes LGBTQI+ en hébergement d’urgence en Seine-Saint-Denis pour que plus personne ne dorme dans la rue. L’urgence sociale elle existe, l’urgence des situations des queers de quartier populaire, elle existe. Donc on fait entendre ces voix avec l’organisation de cette seconde Pride.
Y aura-t-il des nouveautés pour cette nouvelle édition ?
La première nouveauté, c’est l’appel à manifester qu’on a lancé le 3 mars et qu’on souhaite le plus massif pour compter nos forces face aux institutions. Aujourd’hui, il y a plus de 1600 signatair·e·s. La seconde nouveauté, c’est le réseau partenarial avec des nouveaux soutiens dont Shirley Souagnon, Océan, Jean-Pascal Zadi, qui donnent leur image et leur temps pour nous soutenir.
Qu’est-ce qui a changé depuis 2019, l’année de la première Pride des banlieues ?
Il y a deux avancées positives depuis la première Pride. Une nouvelle voix a été créée. Il y avait un discours médiatique sur les queers de quartiers populaires qui était le suivant : « Ils sont dans un territoire rempli d’obscurantisme », ce qui desservait les LGBTQI+ des quartiers populaires car eux-mêmes été victimes de stigmates. Un contre-discours a été créé. Il y a une urgence dans les quartiers populaires liée à un manque criant au niveau des institutions et au niveau des dispositifs mis en place pour répondre aux besoins et aux urgences. Le second point, c’est que la Pride des banlieues a été le moteur de nouvelles initiatives. Par contre, les institutions ne répondent toujours pas à l’urgence vécue. Il y a toujours un nombre insuffisant d’agent·e·s du service public qui sont formés à l’accueil de public LGBTQI+. Les personnes LGBTQI+, qui sont surreprésentées parmi les personnes qui sont dans la rue, notamment les personnes trans, sont toujours dans la rue. Les problématiques perdurent et les moyens ne sont toujours pas mis en place pour répondre à ces situations.
- « Nous voulons porter un message de solidarité » : la Marche des Fiertés parisienne mobilisée contre la transphobie
- « Je ne fais pas juste du visuel, il y a quelque chose de très politisé dans ce que je souhaite transmettre »
- 3 questions à la Fédération des festivals de films LGBTQIA+
- How to become : 3 questions sur la revue « The Daughters of Darkness »
- « L'univers drag brille par sa richesse et sa variété »
-
rodin
Continuons à ouvrir trop largement les frontières à des populations qui n’ont pas su se débarrasser de leurs propres obscurantismes (islam notamment), quand il faut déjà raser les mur pour ne pas se faire agresser ou pire. Il serait temps de compter les morts LGBT, et dégager d’Europe ce qui souhaitent nous faire revenir au moyen age.