3 questions à Mikl Mayer, créateur de la web-BD « Mes papas & moi, au fil des ans »
« Un album prend le temps de poser le décor, l'histoire ou les personnages. La web-BD doit être plus directe, aller à l'essentiel ».
Komitid est partenaire de la nouvelle série BD de Mikl Mayer, Mes papas & moi, au fil des ans. L’auteur a répondu à nos questions.
Komitid : Avec votre nouvelle web-série « Mes papas & moi, au fil des ans », vous vous invitez dans la présidentielle. En quoi cette période est-elle intéressante ?
Mikl Mayer : Qu’on mette les choses au clair, dans ma bande dessinée, il n’est pas forcément question des présidentielles. Même si l’intrigue est centrée sur une élection, je tenais à garder le silence sur sa nature. Alors bien entendu, il y a des références à Zemmour, Macron ou Le Pen sur les affiches, et je publie pendant les présidentielles mais chacun pourra, à la lecture, se faire sa propre interprétation. Concernant mon intérêt pour cette période, à la base, il s’agissait de caricaturer ce moment en racontant les coups bas. C’est amusant de les voir tous se battre comme ça. Il y a une vraie surenchère, ça promet à tout va mais finalement, il n’en reste pas grand-chose. On se rend compte que certains ne savent même pas de quoi il parle. Mettre Catherine sur le devant de la scène comme ça me semblait amusant, elle qui promet d’aider les LGBTQI mais qui en réalité veut ouvrir un centre de thérapie de conversion.
Qu’est-ce qui vous plait dans le fait de créer des web-BD ?
Il n’y a plus de temps à la routine. Je crée quatre BD par an alors que pour un album de 48 pages, il me faut environ neuf mois. C’est agréable, il faut constamment se réinventer. Mais la web-BD ne doit pas remplacer le support physique. Je l’ai travaillée pour qu’elle se complète. Un album prend le temps de poser le décor, l’histoire ou les personnages. La web-BD doit être plus directe, aller à l’essentiel. On doit accrocher tout de suite le lecteur ou la lectrice, dès la première publication. L’avantage avec « Mes papas & moi », c’est que les personnages ont déjà un profil bien établi. Raconter leur histoire est assez naturel mais je n’avais que deux mois pour préparer la BD, ce fut intense. Et je suis fier du résultat !
Comment votre travail a-t-il évolué depuis les tout premiers albums de « Mes papas & moi », dont Yagg était partenaire il y a quelques années ?
Le matériel n’est plus le même déjà. Alors que le trait était à la main, il est maintenant réalisé sur tablette ce qui offre une plus grande précision et un tracé plus net. Je réalise aussi la plupart des décors à part, ce qui fait gagner de la profondeur aux dessins. Le support de publication a également changé. J’ai monté mon site internet ainsi que les applications pour téléphone. J’ai pu créer un univers à l’image de mes créations. C’est bien plus personnel que ce que peut offrir les réseaux sociaux comme Facebook, qui avait d’ailleurs censuré les affiches de la BD « Le monde selon Loïc », un des dérivés de « Mes papas & moi ».
L’éditeur a également changé. Il me tarde d’ailleurs de vous faire découvrir mon prochain album « Mes papas avant moi » aux éditions AKFG. Il s’agit d’une BD de 124 pages qui devrait sortir dans l’année.
Et je suis très fier d’avoir Komitid à mes côtés, retrouver un peu de Yagg qui m’avait offert un soutien précieux et indispensable. Merci à Judith, Maëlle, Xavier et Christophe bien entendu !
« Mes papas & moi, au fil des ans, est disponible sur abonnement sur le site de Mikl Mayer.
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