Hong Kong dit non au changement d'état civil des personnes trans non opérées
Les personnes trans de Hong Kong ne pourront officiellement faire reconnaître leur nouveau genre sur leurs papiers d'identité que s'ils ont subi une opération de réassignation, a décidé jeudi 27 janvier un tribunal.
Les personnes trans de Hong Kong ne pourront officiellement faire reconnaître leur nouveau genre sur leurs papiers d’identité que s’ils ont subi une opération de réassignation, a décidé jeudi 27 janvier un tribunal.
Sur la carte d’identité hongkongaise figure la mention homme ou femme en fonction du sexe attribué à la naissance.
Depuis des années, des militant·es estiment que, par rapport à la plupart des villes occidentales, le centre financier accuse du retard en matière de reconnaissance des droits de la communauté LGBTI+.
L’affaire jugée mercredi 26 janvier concernait deux hommes trans qui contestaient la règlementation n’autorisant la modification de la mention du genre sur les papiers d’identité qu’après une intervention chirurgicale.
La mention non-binaire n’est pas proposée et rien ne peut être changé sans avoir subi au préalable une opération chirurgicale.
Les deux hommes – nommés “Q” et Henry Tse – ont lancé l’année dernière un appel pour dénoncer cette situation qui à leurs yeux constitue une violation des droits de l’homme.
Mercredi, la cour d’appel a déclaré que les autorités doivent avoir un « critère clair, précis, cohérent et objectif » pour déterminer le sexe d’une personne.
Une intervention chirurgicale donne à une personne trans « une ressemblance claire et irréversible avec le sexe qu’elle préfère » et tout ce qui ne va pas dans ce sens conduirait à une ambiguïté, ont estimé les magistrats.
M. Tse avait porté plainte contre le gouvernement en 2017, estimant que la politique en matière de cartes d’identité avait pour effet de contraindre les personnes trans à subir une opération de réassignation de genre en dépit des risques encourus pour leur santé.
Les défenseurs des droits de la communauté LGBTI+ dans le monde livrent depuis longtemps une bataille pour expliquer que l’identité de genre n’est pas définie par les traits biologiques avec lesquels ils ou elles sont nées et que toutes les personnes trans ne choisissent pas de se faire opérer.
Joanne Leung, présidente du Transgender Resource Centre de Hong Kong, s’est dite déçue par le manque de connaissances des juges.
« Le tribunal a une compréhension très limitée de ce que sont le sexe et le genre, et maintient toujours une séparation binaire du sexe biologique », a déclaré Joanne Leung à l’AFP.
En mai, plus de la moitié des 234 personnes trans interrogées par l’Université chinoise de Hong Kong ont déclaré être victimes de discrimination et nombre d’entre-elles ont fait état de symptômes de dépression.
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