Fermeture d'une mosquée de Cannes : une décision « injuste et injustifiée », selon le recteur
« Cette décision, nous (la) considérons injuste et injustifiée… », a déclaré Ahmed Guessoum, lors d'un point presse à l'intérieur de la mosquée Al Madina Al Mounawara.
Le recteur et imam de la mosquée de Cannes (Alpes-Maritimes) visée par une procédure de fermeture administrative, notamment pour des propos antisémites, a jugé mercredi cette décision « injuste et injustifiée », rejetant la responsabilité sur l’ancien recteur, qui n’exerce plus « aucune influence ».
« Cette décision, nous (la) considérons injuste et injustifiée, d’autant plus que ce que l’administration nous reproche, aujourd’hui on ne le voit pas dans notre espace », a déclaré Ahmed Guessoum, lors d’un point presse à l’intérieur de la mosquée Al Madina Al Mounawara, dans le centre-ville de Cannes.
« La page Facebook (de l’ancien recteur), je la visite peut-être une fois tous les 15 jours. Quand vous consultez cette page Facebook, vous allez trouver un peu de tout », a expliqué M. Guessoum : « Je l’ai vue ce matin. Moi quand je lis, je ne vois pas de xénophobie ou d’antisémitisme dans ce qu’il écrit. Après, moi, je ne justifierai rien, chacun a sa lecture », a-t-il ajouté.
Ahmed Guessoum, nouveau recteur de ce lieu de culte, a indiqué être « aux commandes depuis six mois » de l’association qui gère la mosquée. Il a succédé à Mustapha Dali, en poste pendant une vingtaine d’années.
« La personne qui est mise en cause aujourd’hui, c’est l’ex-recteur, qui a démissionné, est parti à la retraite et n’habite plus Cannes », a insisté son successeur : « Il n’interfère plus dans les affaires de la mosquée, il n’a aucune influence. (…) Je ne vois pas pourquoi cette décision est prise parce que untel a dit… »
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé mercredi 12 janvier au matin sur Cnews la fermeture de cette mosquée pour « des propos antisémites (et) des soutiens au CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France, ndlr) et BarakaCity », deux associations dissoutes fin 2020.
La préfecture des Alpes-Maritimes a ensuite précisé qu’une « procédure contradictoire » a été lancée « afin d’envisager la fermeture administrative de la mosquée pour une durée de deux mois ».
Cette procédure de fermeture a été engagée en raison de « propos haineux envers la France » et de propos « incitant à la haine envers les homosexuels ou transsexuels (sic) », a détaillé la préfecture, parlant aussi d’« une haine antisémite explicite », sans préciser la teneur des propos litigieux ou la date à laquelle ils auraient été propagés.
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