Lydie, mère sociale : « Selon l’arrêt de cour d’appel, je peux voir ma fille. Dans la réalité, la maman biologique en a décidé autrement »

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Komitid a recueilli le témoignage d'une mère sociale, Lydie, qui, après le divorce avec sa femme, ne parvient pas à revoir sa fille, malgré des décisions de justice favorables.

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« Je rencontre une situation pour laquelle il m'est recommandé de faire appel aux journalistes ». C'est par ces mots que commence le mail que nous avons reçu à la rédaction de Komitid. Le sujet est douloureux : c'est celui, que nous avons déjà traité sur le site, de femmes divorcées ou séparées de leur ex conjointes et qui ne parviennent plus à voir leurs enfants. L'enfant du couple.  La fille de Lydie a bientôt quatre ans et malgré 17 plaintes pour faire en sorte que le jugement qui lui donne le droit de voir sa fille soit respecté, ce n'est toujours pas le cas. Défaillance de la justice, désespoir d'une femme et d'une mère. Témoignage.

Komitid : Pouvez-vous nous raconter ce qu'il vous est arrivé il y a bientôt trois ans ?

Lydie : J'ai rencontré celle qui allait par la suite devenir mon épouse, Ariane*, en 2015. Je suis véritablement tombée amoureuse d'elle. Elle vivait à Paris, moi à Lyon. Six mois après notre rencontre, nous nous sommes installées ensemble, à Lyon et nous avons pu partager et profiter pleinement des moments de vie à deux. J'étais sur un nuage...

Nous avons parlé d'avenir, de projets communs, dont celui de fonder une famille. Nous nous sommes inscrites dans le projet de conception, un peu plus d'un an après notre rencontre. Il était convenu qu’Ariane porte notre premier enfant, et que je porte le second. C'est ainsi qu'en novembre 2016 nous concevons notre premier enfant et qu'en décembre 2016, nous apprenons qu’Ariane est enceinte. Un petit miracle !

Nous nous hâtons alors à déménager pour acquérir un logement adapté à la venue de notre enfant et nous nous marions pour projeter l'adoption de l'enfant par mes soins,  préservant ainsi nos liens pour l'avenir. Nous apprendrons par la suite le sexe du bébé : nous attendons une petite fille ! Je suis aux anges. Nous décidons de l'appeler Maia*. Je suis comblée de bonheur. J’ai accompagné mon épouse dans la grossesse jusqu’à l’accouchement, emplie d’amour pour ma femme et ma fille à venir.

La naissance de notre fille restera le plus beau moment de ma vie, elle nous rejoint sur Terre en pleine nuit du mois d’août après de longues heures d’efforts, d'attente et d'angoisse. J’ai encore en mémoire sa naissance : mon épouse, courageuse, qui donne tout ce qu’elle a pour libérer notre fille, moi qui l’épaule et l’encourage comme je peux. Je m’effondre en pleurs à la vue de notre fille qui arrive, son premier regard les yeux dans les yeux, la découpe du cordon ombilical, notre peau à peau… 

J’ai aimé ma fille instantanément lorsque je l’ai vue, et j’ai su que j’étais liée à elle pour toujours. Je le ressentais au fond de moi. Et j’ai pris plaisir à m’en occuper à chaque instant que la vie m’a donné avec elle, préoccupée à faire de mon mieux pour elle, pour qu’elle ne manque de rien. 

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