VIH, hépatites et IST : Coalition PLUS lance la 2e édition de la Semaine internationale du dépistage
Ce lundi, Coalition Plus lance la 2ème édition de la Semaine internationale du dépistage. À cette occasion, ses 49 associations membres et partenaires participant à l’opération dans 40 pays intensifient leurs actions en direction des populations marginalisées et demandent la reconnaissance du rôle majeur joué par les personnes infectées et vulnérables au VIH et les hépatites virales dans la riposte contre ces épidémies.
Selon l’Onusida, plus de six millions de personnes vivant avec le VIH ne connaissent toujours pas leur statut sérologique en 2020. Par conséquent, elles ne bénéficient d’aucun traitement.
Durant cette Semaine internationale du dépistage, les associations membres et partenaires de Coalition PLUS mettront en place des actions d’information, de sensibilisation et de dépistage du VIH, des hépatites virales B et C, des infections sexuellement transmissibles (IST), mais aussi des cancers liés au papillomavirus humain (HPV), tels que le cancer du col de l’utérus et le cancer anal, en direction des personnes les plus vulnérables à ces infections.
« Nous avons lancé la Semaine internationale du dépistage en 2020 pour affirmer la place centrale des communautés les plus touchées par le VIH et les hépatites virales dans la riposte à ces épidémies », précise Hakima Himmich, Présidente de Coalition PLUS. « C’est un coup de projecteur sur le dépistage par les pair·es, qui a depuis longtemps montré sa pertinence dans la lutte contre le sida, en particulier dans le cadre d’actions menées par et pour les personnes vivant avec le VIH, les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, les personnes transgenres, les travailleuses et travailleurs du sexe, les personnes qui s’injectent des drogues ou encore les personnes migrantes et détenues ».
Pour la reconnaissance du statut des agents de santé communautaire
En effet, ces personnes possèdent une fine connaissance des codes, pratiques et lieux de vie de leurs communautés, souvent éloignées des systèmes de santé classiques en raison de la stigmatisation, des discriminations, voire de la répression qu’elles subissent.
Dès lors qu’ils sont formés aux tâches biomédicales requises, ces agents de santé communautaires sont les mieux placés pour dépister leurs pair·es, mais aussi pour leur offrir un accompagnement adapté vers la prévention et le soin, en lien avec les structures de santé. Pourtant, dans de nombreux pays, ces précieux et précieuses auxiliaires de la lutte contre les épidémies restent confrontés-es à d’importantes barrières légales et financières.
« Alors que nous avons suffisamment démontré au fil des ans notre rôle pour faciliter la détection de nouveaux cas de VIH, accompagner les personnes séropositives à bien suivre leur traitement ou encore aider nos pairs victimes de rejet et de discriminations, notre travail sur le terrain demeure souvent précaire, risqué, peu valorisé et sous-financé », s’indigne Cheick Hamala Sidibé, chargé de mission Droits humains à ARCAD Santé PLUS, membre de Coalition PLUS au Mali. « Partout dans le monde, nous demandons la reconnaissance effective du rôle et du statut des agents de santé communautaire, y compris des pairs-es éducateu·rices ! »
Chute des dépistages en raison de la COVID-19
La reconnaissance du statut des agents de santé communautaire est d’autant plus cruciale que la COVID-19 a fortement perturbé les services de prévention et de dépistage du VIH dans le monde. Ainsi, selon le Fonds mondial, le nombre de dépistages du VIH a chuté de 22 % en 2020 par rapport à l’année précédente. Un recul inédit, qui fait craindre une recrudescence de l’épidémie. Dans ce contexte, les agents de santé communautaire ont indéniablement un rôle majeur à jouer pour rattraper le temps perdu vers l’élimination du VIH.
« Nous sommes très souvent la porte d’entrée pour l’accès à la prévention et aux soins, car nous évoluons au plus près des communautés », rappelle Cheick Hamala Sidibé. « Les pairs-es éducateur-trices sauvent des vies ! ».
Quelques chiffres
Les résultats obtenus par les membres et partenaires de Coalition PLUS démontrent l’efficacité du dépistage par les pairs-es pour atteindre les personnes les plus éloignées de la prévention et des soins. Par exemple, sur les 100 000 personnes dépistées par les agents de santé communautaire de Coalition PLUS sur le continent africain, 40 % se faisaient tester pour la première fois. Au Maroc, un tiers des personnes dépistées positives au VIH en 2019 ont été dépistées par des agents de santé communautaire de l’ALCS, membre de Coalition PLUS, alors même que l’association n’utilise que 10 % des tests disponibles au niveau national. De même, en Equateur, sur 40 000 tests, Kimirina, autre association membre de Coalition PLUS, a dépisté 900 personnes positives au VIH. Un taux près de six fois supérieur à celui obtenu par le système de santé public.
Plus d’infos sur la 2ème édition de la Semaine internationale du dépistage sur le site de Coalition PLUS
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