Tickson Mbuyi : « L’artiste ne grandit pas : il garde son cœur d’enfant »
De l’absence au monde à l’interaction avec le public : le processus créatif est, chez Tickson Mbuyi, une histoire paradoxale. Artiste pluridisciplinaire, il puise dans son goût pour la mode et pour le jeu développés durant son enfance en République démocratique du Congo pour explorer l’intime – et emmener le public dans ses voyages intérieurs. Portrait.
Troisième volet de notre série de portraits d'artistes en exil.
« Quand je crée, je suis dans mon monde. Je ne suis pas là. C’est comme si j’étais dans une transcendance... » Assis dans la cour de l’Atelier des artistes en exil à Paris, Tickson Mbuyi, grand et discret, ne semble pas à l’aise ni avec les médias ni avec la mise en avant de lui-même. Pour que sa parole se débloque et roule d’elle-même, comme une vague, il faut échanger autour du processus artistique. En créant ou en performant, « j’oublie tout », assure-t-il ; « et ça me fait du bien. J’oublie ces histoires d’injustices sociales, de covid et de masques »…
La crise sanitaire l’a marqué : le jeune homme de 33 ans est arrivé à Paris pour la première fois début 2020, à la faveur d’une bourse de la Cité internationale des Arts. En plein confinement. Un contexte d’arrivée « stressant », décrit-il : « il n’y avait personne… Alors que j’aime interagir avec les gens, partager des émotions ».
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