Salvador : ni avortement ni mariage pour tou·tes, décide le président Bukele
Le président du Salvador Nayib Bukele a refusé vendredi 17 septembre toute réforme de la Constitution qui permettrait l'avortement thérapeutique ou le mariage pour tou·tes.
« J’ai décidé, pour qu’il ne subsiste aucun doute, de ne proposer aucune réforme d’aucune sorte à aucun article (de la Constitution) qui ait à voir avec le droit à la vie (depuis le moment de la conception), avec le mariage (homosexuel) ou avec l’euthanasie », a déclaré sur sa page Facebook le président du Salvador Nayib Bukele.
Nayib Bukele a reçu jeudi le projet de réforme de la Constitution élaboré à sa demande par le vice-président Félix Ulloa.
Le chef de l’État a décidé de retirer du texte la référence au mariage entre « conjoints » qui remplaçait le mariage entre « un homme et une femme », comme cela est mentionné dans la Constitution en vigueur.
De même, il a rejeté le passage qui reconnaît « le droit à la vie, aussi bien de l’enfant à naître que de la mère enceinte », ce qui ouvrait la voie à l’avortement thérapeutique lorsque la vie de la mère est en danger.
Avortement interdite
Le code pénal salvadorien interdit l’avortement dans tous les cas et prévoit des peines allant jusqu’à huit ans de prison. Cependant, les procureurs et les juges classent les cas d’avortement, y compris involontaire, comme « homicide aggravé », passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 50 ans de prison.
En revanche, le président n’a pas manifesté d’opposition à la prolongation du mandat présidentiel de cinq à six ans, à partir de la prochaine élection en 2027.
Nayib Bukele pourrait se présenter à ce scrutin grâce à un arrêt récent des juges constitutionnels qui bouleverse la règle jusqu’ici en vigueur qui interdisait à un président de briguer un deuxième mandat consécutif.
Dimanche, la Conférence épiscopale du Salvador (Cedes) avait stigmatisé les réformes envisagées touchant à l’avortement, l’euthanasie ou le mariage pour tou·tes.
Nayib Bukele, 40 ans, au pouvoir depuis 2019, bénéficie d’une très forte popularité après avoir bousculé les partis traditionnels qui dominaient la politique salvadorienne depuis 30 ans.
Avec l’AFP
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