La campagne présidentielle est sur les rails. Le mouvement LGBTI va-t-il rater le train ?
Qui peut aujourd'hui dire s'il existe des revendications globales portées par ce mouvement ?
À l’image du TGV, dont on célèbre ce jour les 40 ans, la campagne présidentielle est sur les rails. Cette fin d’été est en effet marquée par l’accélération de la politique. On est certes encore assez loin du scrutin, il reste encore 207 jours avant le premier tour. Mais déjà, plusieurs candidat·es sont sur les starting-blocks, et du côté du président sortant, Emmanuel Macron, il fait peu de doutes qu’il se devrait se représenter. Pour le moment, la mise en avant d’Éric Zemmour et des thématiques d’extrême-orientaux-droite n’augure rien de bon.
Il y a peu de chances en revanche que la thématique des droits LGBTI+ soit en tête de gondole des programmes des prétendant·es à la fonction suprême. En 2012, la revendication (ancienne) de l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe et de la PMA avait occupé une place importante dans les débats et avait aussi permis la différenciation assez nette entre la droite et la gauche.
Depuis, et même si les deux partis traditionnels que sont le PS et Les Républicains, ont repris des couleurs à la faveur des élections municipales et régionales, le jeu politique paraît trusté par un duel annoncé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. À travers les réseaux sociaux et les chaînes d’info en continu, les sujets les plus porteurs sont hélas assez éloignés des préoccupations réelles des électrices et des électeurs. Oui bien sûr, la plupart des candidat·es vont afficher leur préoccupation concernant l’environnement ou le pouvoir d’achat mais quelles seront vraiment les propositions innovantes et radicales ?
Du côté des thématiques LGBTI+, c’est peu de dire que la crise du Covid a eu pour conséquence de fragiliser un tissu associatif historiquement morcelé, peu puissant, peu structuré. Qui peut aujourd’hui dire s’il existe des revendications globales portées par ce mouvement ?
Pourtant, les chantiers restent nombreux : droits des personnes intersexes, accueil des exilé·es LGBTI+, accès à la PMA pour les personnes trans, évolution sur la GPA, etc., etc.
Il reste quelques mois pour essayer de se faire entendre.
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