Témoignages d'aîné·es trans : entre soulagement et complications
Certaines personnes amorcent leur transition vers cinquante ans ou plus, après avoir vécu toute une vie. Une décision mûrement réfléchie qui leur permet de renaître, malgré des difficultés propres à leur âge. Quelles sont les spécificités des aîné·es trans et quels sont les obstacles qu’iels rencontrent ? Enquête.
Céline Audebeau avait 50 ans lorsqu’elle a débuté sa transition : « Il y a 12 ans, on m’a enlevé la thyroïde, le lendemain j’ai fait une hémorragie interne, je suis morte pendant trois minutes. C’est là que j’ai eu le déclic. Je me souviens de ma dernière respiration, je me suis dis que je n’aurais jamais été qui je voulais être. Finalement je m’en suis sortie et je l’ai pris comme une seconde chance », explique-t-elle à Komitid.
Jeanne, elle aussi, a décidé à 60 ans qu’elle avait le droit de vivre comme elle en avait envie : « À un moment donné, je mourais de ne pas être pleinement moi-même », se souvient-elle.
En 2012, dans un article sur les aîné·es trans de la revue québécoise Frontières, le chercheur communautaire Billy Hébert, avec Line Chamberland et Mickael Chacha Enriquez, de l'Université du Québec, précisent : « Plusieurs raisons peuvent amener une personne à faire une transition tardive, notamment la retraite, le départ des enfants de la maison familiale, le décès des parents, une crise médicale ou tout simplement le refus de continuer à se conformer à la pression d’être “ un homme masculin ou une femme féminine ”. »
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