Télérama : le cas d'un journaliste licencié pour « harcèlement » et « homopohobie » devant un juge
Le licenciement pour faute lourde de l'ancien journaliste de Télérama Aurélien Ferenczi, après des accusations d'homophobie et de « harcèlement sexuel et moral », qu'il conteste, sera finalement porté devant un magistrat, ont indiqué vendredi 30 juillet le journaliste et son avocate.
Après une audience début mai, le Conseil des prud’hommes de Paris a « décidé de renvoyer mon dossier en départage, c’est-à-dire de le soumettre à un juge professionnel » chargé de trancher le litige, a annoncé Aurélien Ferenczi, l’ex-journaliste de Télérama sur Twitter. Il avait été licencié en 2019.
« Je respecte cette décision, tout en notant qu’elle repousse encore de plusieurs longs mois l’issue de la procédure » avant « un appel éventuel », a-t-il ajouté, déplorant qu’il soit « extrêmement facile pour une entreprise de briser une carrière et une réputation ».
« L’intervention d’un juge professionnel ne peut être qu’une heureuse nouvelle » compte tenu « des enjeux juridiques majeurs de ce dossier », a toutefois souligné à l’AFP son avocate, Lise Le Borgne.
Et de citer les « dérives de plus en plus nombreuses des procédures d’“ enquêtes internes ” mises en place par un employeur et de l’atteinte grave en résultant aux droits des salariés qui en font l’objet ».
En avril, les prud’hommes ont condamné Télérama pour avoir licencié « sans cause réelle et sérieuse » le journaliste Emmanuel Tellier, renvoyé pour faute simple en mai 2019 en même temps qu’Aurélien Ferenczi après des accusations de « harcèlement sexuel », qu’il a également contestées. L’hebdomadaire a indiqué en mai avoir décidé de faire appel.
Ces deux licenciements sont survenus à la suite d’une enquête menée par la DRH du groupe Le Monde, maison mère du magazine, avec le support du cabinet Egae, fondé par la militante féministe Caroline de Haas.
Cette enquête faisait elle-même suite à des signalements visant les deux journalistes, pour des faits pouvant être assimilés à des agissements sexistes et du harcèlement sexuel, recueillis par une cellule d’écoute, mise en place après l’affaire Weinstein et confiée à Egae.
Regrettant que l’hebdomadaire avec lequel il a collaboré « plus de 25 ans » ait sali « sa réputation » et l’ait empêché de retrouver un « emploi stable » en rendant l’affaire publique, Aurélien Ferenczi a indiqué vendredi souffrir d’une « maladie neuro-dégénérative incurable, dont le déclenchement a suivi de peu ces événements traumatiques ».
Contactée par l’AFP, la direction de Télérama n’a pas souhaité réagir.
Avec l’AFP
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