Ukraine : une rave LGBTI+ devant le bureau du président Zelensky
Vendredi 30 juillet, des militant·es LGBTI+ vont se retrouver pour une rave à Kiev devant le bureau du président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, pour demander notamment des mesures plus fortes contre les crimes de haine.
Mise à jour : lundi 2 août à 11 heures
Des dizaines de personnes ont participé vendredi à la première Rave Pride. Elle a été annoncée vendredi 30 juillet à Kiev en Ukraine. Présentée sous le nom de UkrainePride, cette rave a eu lieu de 16 heures à 22 heures (heure locale) et les artistes d’électro Nastia, Gael Abakarova, Olha Korovina, Stef Mendesidis et Katro Zauber y ont joué des sets, d’après le Kyiv Post.
Le rassemblement a dû être retardé, des militant·es d’extrême-droite ayant tenté d’empêcher sa tenue. Deux parmi elles et eux ont été brièvement interpellé·es après une bagarre avec la police, a indiqué cette dernière. Après ces tensions, des DJ ont commencé leurs prestations en plein air sous protection policière. Des jeunes dont certain·es arboraient des drapeaux arc-en-ciel ont dansé aux sons de la musique électronique.
Cette rave n’est pas affiliée à KievPride, qui organise sa Marche des Fiertés chaque année depuis 2016.
Les participant·es ont protesté contre le manque de soutien du président Zelensky envers la communauté LGBTI+ locale. Actuellement en Ukraine, aucune loi ne protège les personnes LGBTI+ contre les discriminations et les unions pour les couples de même sexe ne sont pas reconnues par la loi car interdites par la constitution du pays.
Les organisateur·trices réclament également l’adoption du projet de loi 5488, « visant à ériger en infractions pénales les crimes de haine fondés notamment sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre ». Cette législation entraînerait des enquêtes sur les attaques LGBTphobes.
« La communauté LGBT ukrainienne souffre toujours d’attaques impunies de la part de radicaux de droite »
« La communauté LGBT ukrainienne souffre toujours d’attaques impunies de la part de radicaux de droite, ce qui rend le pays dangereux pour ses propres citoyens et peu attrayant pour les invités étrangers », écrit UkrainePride dans un post publié sur Instagram. « L’inaction du gouvernement sur la violence nous unit dans un désir commun de primauté des droits humains et des libertés. Privés de la protection de l’État, nous utilisons le seul outil efficace de démocratie directe qui nous reste – la protestation ».
Sofia Lapina, la co-fondatrice d’UkrainePride, a témoigné de son admiration pour le travail de KievPride, qui l’a motivée pour créer sa propre association. Néanmoins, en tant qu’ancienne membre de l’organisation, elle a déclaré qu’elle et d’autres ne se retrouvaient plus dans ce que revendiquait KievPride. « UkrainePride est une question de demande politique, pas de visibilité communautaire », explique-t-elle dans un post Facebook. « Nous avons déjà travaillé assez dur pour assurer la visibilité de la communauté au cours des dernières années, maintenant la communauté devrait être axée sur la demande ».
À travers les actions de sa nouvelle association, Sofia Lapina cherche à attirer l’attention des autorités « qui prétendent que rien ne se passe, qu’il n’y a pas de crimes haineux », affirme-t-elle au Kiev Post. « À la Rave Pride, nous allons jouer de la musique forte au milieu de la journée de travail au bureau du président afin que les autorités puissent enfin nous entendre », poursuit-elle. « La défense des droits est toute action qui met en lumière les violations des droits d’une personne, et UkrainePride cherche les moyens les plus divers et les plus créatifs [de le faire] ».
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