L'Eglise protestante célèbre le premier mariage de pasteures lesbiennes
L'Église protestante unie de France (EPUdF) a célébré le 24 juillet la bénédiction à Montpellier (Hérault) du premier mariage de pasteures lesbiennes, autorisé depuis un synode 2015 ouvrant la possibilité de bénir des couples de même sexe.
Le premier mariage d’un couple de pasteures lesbiennes a été célébré par l’Église protestante unie de France (EPUdF) à Montpellier (Hérault) samedi 24 juillet.
Il s’agit de la première union d’un couple de pasteur·es du même sexe.
« On y va petit à petit, il y a une dimension symbolique importante », a expliqué à l’AFP le pasteur Jean-François Breyne, qui a présidé samedi cette première bénédiction au temple protestant de Maguelone à Montpellier. « Il y a une réalité (sur la question du mariage des couples de même sexe dans l’Église protestante, ndlr) qui avance, de fait, assez rapidement », poursuit Jean-François Breyne, ravi de « l’impact » de cette célébration pour ses « deux jeunes collègues ».
Emeline Daudé et Agnès Kauffmann sont les premières pasteures lesbiennes à s’être dit « oui » depuis que l’Église protestante unie de France a décidé d’élargir ses possibilités d’accompagnement liturgique, comme l’a rapporté le journal Le Monde.
« On a fêté ça comme un mariage banal, c’est une étape de franchie pour l’église », témoigne Agnès auprès de l’AFP. « Les personnes LGBT ont besoin de voir d’autres personnes LGBT engagées, y compris dans le milieu des religions », renchérit Emeline.
Les deux femmes, respectivement 31 et 33 ans, sont actuellement « proposantes », en début de carrière pour devenir pasteures.
Adoptée lors d’un vote des délégués du synode national à Sète (Hérault) en mai 2015, la possibilité de bénir des couples gays ou lesbiens, a suscité des oppositions au sein de l’EPUdF.
« Il y avait des paroisses et quelques collègues réticents » à autoriser cette bénédiction, se souvient Jean-François Breyne.
« Ça reste un sujet sensible », confirme Daniel Cassou, pasteur et responsable de la communication pour l’EPUdF. « Il a fallu deux ans de mûrissement, de maturation, de dialogue, pour qu’un accord se dégage pour accepter de donner cette autorisation », poursuit-il.
La décision du synode de 2015 laisse toutefois une liberté de discernement, précisant que cette bénédiction n’est « ni un droit, ni une obligation » et qu’elle « ne s’impose à aucune paroisse, à aucun pasteur ».
Concernant le mariage, la théologie protestante ne reconnaît pas de sacrement (seuls le baptême et la cène sont reconnus comme tel) mais célèbre une bénédiction accordée après une cérémonie civile pour les personnes de même sexe ou de sexe différent.
Après la Mission populaire évangélique, l’EPUdF est la deuxième église protestante en France à pratiquer ce « geste liturgique ». Selon Daniel Cassou, une trentaine d’Églises protestantes dans le monde ont donné leur autorisation à bénir les couples de même sexe.
Avec l’AFP
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