Droits LGBTI+ : la procédure d'infraction est une « attaque » contre la souveraineté (Hongrie)
Bruxelles « n'a clairement pas son mot à dire » sur la loi anti-LGBTI+ en Hongrie et n'a pas à « s'immiscer » dans des domaines relevant de la compétence nationale, a réagi jeudi 15 juillet Budapest après le lancement d'une procédure d'infraction par la Commission européenne.
« Si l’Union européenne (UE) veut s’immiscer dans les domaines couverts par les constitutions nationales, cela pourrait faire voler en éclat l’ensemble » du bloc, a déclaré dans la capitale Gergely Gulyas, le chef de cabinet du Premier ministre Viktor Orban.
« L’UE n’a clairement pas son mot à dire » selon Gergely Gulyas, qui s’exprimait en conférence de presse. Il a accusé la Commission d’avoir un « raisonnement plus politique que juridique » et de mener des « attaques ».
La Commission européenne a lancé jeudi 15 juillet des procédures d’infraction contre la Hongrie à propos de sa loi interdisant la « promotion » de l’homosexualité et de la transition de genre auprès des mineur·es, et contre la Pologne pour les « zones sans idéologie LGBT » décrétées par certaines collectivités locales.
L’exécutif européen, qui dénonce le caractère discriminatoire de ces mesures à l’encontre des personnes LGBTI+, a expliqué avoir envoyé aux deux pays une lettre de mise en demeure. Il s’agit de la première étape d’une procédure qui peut mener à la saisine de la Cour de justice de l’UE puis à des sanctions financières.
La Hongrie a adopté le 15 juin dernier une loi interdisant la représentation de l’homosexualité et de la transition de genre auprès des mineur·es. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen l’a qualifiée de « honte ».
Mercredi, le Tribunal constitutionnel polonais (TK) a lui aussi défié l’UE, en affirmant que les décisions prises par la Cour de Justice contre Varsovie étaient inconstitutionnelles. L’UE s’est dite jeudi « profondément préoccupée » et a rappelé la primauté du droit européen. « Toutes les décisions de la Cour de justice sont contraignantes », a indiqué l’exécutif européen dans un communiqué.
Par ailleurs, Gergely Gulyas a accusé Bruxelles de retarder l’approbation du plan de relance de la Hongrie, en raison de son opposition à sa réforme concernant les personnes LGBTI+.
Il a déclaré que son pays prévoyait d’opposer son veto au plan climat, présenté par la Commission mercredi pour réduire les émissions carbone, « inacceptable sous cette forme ».
Depuis le retour au pouvoir du souverainiste Viktor Orban en 2010, la Cour de justice européenne et la Cour européenne des droits de l’Homme ont régulièrement condamné la Hongrie pour des réformes visant la justice, les médias, les réfugié·es, les ONG, les universités ou les minorités.
Avec l’AFP
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