Mila sur France Inter : « Je me suis sentie respectée par la justice. C’est ma parole qui se libère »
Au lendemain du verdict au procès de ses harceleurs en ligne, la jeune Mila a été interviewée sur France Inter par Léa Salamé.
Pour avoir critiqué de façon virulente l’islam, dans une vidéo en ligne, en janvier 2020, la jeune Mila a reçu plus de 100 000 messages de harcèlement, dont de nombreux appels au meurtre, au suicide, au viol. Le fait qu’elle s’identifie comme lesbienne a aussi provoqué des messages assortis de commentaires lesbophobes et sexistes. Elle a raconté son calvaire dans Je suis le prix de votre liberté (chez Grasset).
Peines de prison avec sursis
Mercredi 7 juillet, le tribunal de Paris a rendu son jugement concernant 13 jeunes gens accusés d’avoir participé au cyberharcèlement de l’adolescente. Des peines de quatre à six mois de prison avec sursis ont été prononcées ce mercredi contre onze prévenus. Un autre prévenu a bénéficié d’un vice de procédure et un dernier a été relaxé faute de preuves. Plusieurs ont également été condamnés à verser 1500 euros chacun à la lycéenne, en raison des souffrances endurées, et 1000 euros chacun pour les frais d’avocats.
Depuis le début de la campagne de harcèlement, il y a un an et demi, Mila vit sous protection policière, dans un lieu tenu secret. Ce jeudi 8 juillet, elle a accordé une interview à Léa Salamé sur France Inter, où elle revient sur ces derniers mois et réagit au jugement. Elle dit qu’elle n’était pas du tout optimiste avant le jugement et qu’elle avait « beaucoup stressé ». Aujourd’hui, elle se dit soulagée : « Je suis soulagée. Je ne vais pas jusqu’à dire que je suis satisfaite, c’est une étape et je suis très contente. Je me suis sentie respectée par la justice. J’ai été en captivité comme une bête de foire. C’est ma parole qui se libère. »
Selon elle, « la peur change de camp et je me renforce dans cette idée ». Ce qui l’a frappé durant le procès, c’est qu’elle a vu des prévenus qui niaient pour la plupart qu’elle avait été harcelée. « Ces gens-là savent pertinemment qu’ils s’acharnent en meute sur moi et ça leur fait plaisir », affirme-t-elle.
Depuis un an et demi, sa scolarité a été mise en veilleuse, elle a pu suivre des cours par correspondance, mais n’a pas pu passer le bac car inscrite nulle part. Sur l’école, elle dit : « Je ne suis pas abandonnée mais je suis perdue. »
Elle a aussi des mots forts pour ses parents, qui « en souffrent énormément, ils se battent avec moi. »
Celle qui dit vouloir une vie de couple dans une maison originale avec un chien et qui rêve d’une carrière dans la musique, conclut cette interview avec ces mots : « Je veux être libre. »
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