Brésil : un gouverneur potentiel candidat à la présidentielle fait son coming out
Le gouverneur brésilien et potentiel candidat à la présidentielle, Eduardo Leite, a fait son coming out, une annonce très commentée dans le pays traversé par une vague ultra-conservatrice incarnée par le président Jair Bolsonaro qui tient souvent des propos homophobes.
« Dans ce Brésil actuel de peu d’intégrité, nous devons dire ce que nous sommes, pour que ce soit clair et qu’il n’y ait rien à cacher. Je suis gay, je suis un gouverneur gay » et « pas un gay gouverneur tout comme (Barack) Obama n’était pas un noir président mais un président noir », a déclaré M. Leite dans une interview diffusée tôt vendredi 2 juillet sur la chaîne TV Globo.
Gouverneur centriste
« Et j’en suis fier », a poursuivi le gouverneur centriste de 36 ans du prospère Etat de Rio Grande do Sul, dans le sud du pays.
Alors qu’est célébrée la « Semaine de la fierté » au Brésil, M. Leite a ainsi voulu affronter les rumeurs qui se sont intensifiées depuis qu’il est candidat à la candidature au sein du Parti social-démocrate brésilien (PSDB) pour les élections présidentielles d’octobre 2022.
« Je sors dîner avec mon petit ami, je ne me cache de personne. Mais il y avait toujours un certain brouhaha, une certaine incompréhension, une blague du président (Jair Bolsonaro), des attaques d’autres politiciens. Ce n’est pas tolérable », a poursuivi M. Leite.
Selon le journal O Globo, c’est la première fois qu’un candidat à la présidence au Brésil se déclare gay, un pays où les personnes LGBTI+ sont victimes de violences.
Sur les réseaux sociaux, son coming-out est pour l’heure accueilli par des louanges : « Admiration et respect pour mon ami @EduardoLeite_ », a tweeté le gouverneur de Sao Paulo, Joao Doria, son adversaire à la candidature au sein du PSDB.
Les questions liées à l’orientation sexuelle ont été au centre de la campagne électorale de Jair Bolsonaro en 2018, qui a bénéficié du soutien des églises pentecôtistes ultraconservatrices.
Il avait dénoncé un programme éducatif contre l’homophobie comme étant un « kit gay » avec lequel la gauche tenterait d’influencer l’orientation sexuelle des enfants.
En 2011, M. Bolsonaro, alors député, avait déclaré : « je serais incapable d’aimer un fils homosexuel. Je préfèrerais que mon fils meure dans un accident plutôt que de le voir apparaître avec un moustachu ».
En novembre dernier, en pleine deuxième vague meurtrière de coronavirus, le président d’extrême droite avait critiqué les mesures de confinement, exhortant le Brésil à « cesser d’être un pays de pédés » en maintenant une vie normale afin de ne pas compromettre l’activité économique.
Avec l’AFP
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