Selon Oxfam, la communauté LGBTI+ du Liban est lourdement impactée par les crises successives
Les effets combinés de l'explosion gigantesque au port de Beyrouth l'été dernier, de l'effondrement économique inédit et de la pandémie ont rendu la communauté LGBTI+ au Liban plus vulnérable que jamais, a avertit jeudi l'ONG Oxfam.
Les effets combinés de l’explosion gigantesque au port de Beyrouth l’été dernier, de l’effondrement économique inédit et de la pandémie ont rendu la communauté LGBTI+ au Liban plus vulnérable que jamais, a avertit jeudi l’ONG Oxfam.
Impact disproportionné
L’explosion survenue le 4 août 2020, qui a dévasté des pans entiers de la capitale et tué plus de 200 personnes laissant des milliers d’autres sans abri, a eu un impact disproportionné sur la communauté LGBTI+, a déploré l’ONG dans un rapport.
Les quartiers branchés et pittoresques de Mar Mikhaël et Gemmayzeh, situés en face du port et les plus lourdement endommagés, accueillaient « de nombreux résidents queer et des restaurants, bars, clubs et centres communautaires (…) pour les homosexuels. Ces quartiers offraient un refuge aux personnes LGBTQ » a rappelé Oxfam.
La lenteur de la reconstruction et le risque de gentrification de ces zones risquent d’impacter la communauté et son espace vital à plus long terme, a prévenu Oxfam.
Cette communauté est déjà « confrontée à une crise du logement », les appartements de plus de la moitié des personnes interrogées ayant été endommagés par l’explosion.
Selon le rapport, 39 % des personnes sondées « n’ont pas d’espace de vie sûr », tandis que « 11 % ont été forcés de retourner chez leurs familles » où beaucoup affirment avoir été confrontés à un environnement hostile et « dangereux ».
« L’explosion a été la goutte d’eau pour les personnes LGBTQI à Beyrouth. Elle a détruit tous les espaces sûrs »
« L’explosion a été la goutte d’eau pour les personnes LGBTQI à Beyrouth. Elle a détruit tous les espaces sûrs » qui leur restaient, a déploré Nizar Aouad, de l’ONG Oxfam.
Certains bars, boîtes de nuit et espaces où la communauté queer se réunissait en toute sécurité ont également été fermés en raison de la pandémie.
Leur réouverture est par ailleurs compromise par la crise économique sans précédent que traverse le pays, l’une des pires au monde depuis les années 1850, selon la Banque mondiale.
Considéré comme l’un des pays les plus libéraux au Moyen-Orient et jouissant d’une diversité et liberté religieuses, le Liban reste assez hostile à l’égard de la communauté LGBTI+.
Celle-ci continue de faire face à une discrimination sociale, économique et juridique.
Avec l’AFP
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