« Rainbow-gate » : la France « regrette profondément » la décision de l'UEFA
La présidence française « regrette profondément » le refus de l'UEFA de laisser le stade de Munich afficher mercredi soir les couleurs arc-en-ciel de la communauté LGBT à l'occasion du match Allemagne-Hongrie à l'Euro de football.
« Nous regrettons profondément la décision de l’UEFA d’interdire que le stade de Munich soit illuminé aux couleurs LGBTQI+ », et nous avons « une forme d’incompréhension, car c’est une instance religieusement neutre et apolitique, mais qui a des valeurs », a précisé un conseiller de la présidence.
Pour protester contre le vote mi-juin en Hongrie d’une loi jugée discriminatoire envers la communauté LGBTI+, la ville de Munich voulait illuminer aux couleurs arc-en-ciel le stade où doit se disputer le match.
La loi hongroise est « un sujet très vif de préoccupation » pour l’Élysée, pour qui c’est « une bonne nouvelle du point de vue des valeurs » que la Commission européenne ait engagé une procédure d’infraction. Cela montre que « l’Europe est en capacité de réagir en cas d’atteinte profonde » de ses valeurs, a ajouté le conseiller, estimant que « les amalgames fait (en Hongrie) entre homosexualité et pédophilie sont ignominieux ».
« Il est très probable que le sujet sera abordé au Conseil européen » de jeudi et vendredi, car « il y a un besoin de discussions et d’explications entre chefs d’État », selon l’Élysée.
Quant à l’UEFA, « elle a souvent fait la promotion, et heureusement, du respect et des droits des minorités, et elle ne veut pas en faire un acte politique, mais en renonçant à ses valeurs, c’est un acte politique qui est pris », a conclu le conseiller.
« L’UEFA s’est un peu pris les pieds dans le tapis parce qu’en fait, sa décision de refus est aussi une décision politique », a de son côté déploré Clément Beaune, secrétaire d’État français aux Affaires européennes.
La Commission européenne a qualifié mercredi de « honte » la loi votée à Budapest à l’initiative du parti souverainiste du Premier ministre Viktor Orbán, interdisant la diffusion aux mineurs de contenus sur l’homosexualité notamment.
L’UEFA, elle, a défendu mercredi son refus de laisser le stade de Munich s’illuminer aux couleurs de la communauté LGBTI+ pour recevoir la Hongrie, mais a paré sur Twitter son propre logo d’arc-en-ciel en réaffirmant son « engagement ferme » contre l’homophobie.
Sous le feu des critiques depuis mardi, de la diplomatie allemande jusqu’à l’Élysée, l’instance européenne a assuré que sa décision n’était pas « politique », à la différence de la demande de Munich destinée à protester contre la loi hongroise.
En réponse, plusieurs clubs de football hongrois vont éclairer leur stade aux couleurs du drapeau national pendant le match. Gabor Kubatov, le président du plus grand club hongrois, Ferencvaros, a appelé à « colorer tous les stades en rouge-blanc-vert », dans un message publié mardi sur Facebook. Selon ce responsable, qui occupe également la vice-présidence du parti Fidesz de Viktor Orban, l’idée répond à une requête de leurs supporteurs ultras face aux « provocations » de Munich.
Parmi les autres clubs qui participent à cette initiative, figurent le MTK à Budapest ou encore Debrecen dans l’est du pays, tous deux liés à des politiciens du Fidesz.
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