Océan (« En Infiltré.e.s ») : « Ce n’est pas nous qui sommes à la mode mais plutôt l’idéologie cis-hétérosexuelle qui est en train d’être percée à jour »
Océan revient sur France TV Slash avec la série documentaire « En Infiltré.e.s », dédiée aux récits de celles et ceux que le réalisateur a rencontré au fil de son parcours dans la communauté queer, trans et non-binaire. Interview.
Deux ans après une première série documentaire qui racontait avec humour, intelligence et un recul salvateur sa transition, Océan, qui avait fait en 2018 son coming out trans sur Komitid, revient sur France TV Slash avec En Infiltré.e.s, une « saison 2 » dédiée aux récits de celles et ceux que le réalisateur a rencontré depuis, au fil de son parcours dans la communauté queer, trans et non-binaire.
Une occasion en or d’utiliser sa notoriété pour mettre la lumière sur des parcours, des identités trop souvent invisibilisées. Les 12 épisodes sont une réelle réussite, ils voguent entre humour, politique et émotion brute et remplissent de la plus belle des façons une mission d’utilité publique : aller à la rencontre de l’autre sans préjugé. Komitid l'a interviewé.
Komitid : La démarche de cette deuxième saison, intitulée En infiltré.es, c’est de partager vos rencontres et de vous décentrer de votre propre histoire pour évoquer celles des autres, comment l’envie est-elle née ?
Océan : En fait j’avais deux désirs. D’abord, celui de faire un peu la suite de mes aventures , entre guillemets, parce que finalement avec le recul, c’est vraiment intéressant de parler de ce qui se passe quand t’as un cispassing et que tu es un féministe radical comme moi et que d’un coup on t’appelle « Monsieur » et qu’on te perçoit comme un homme cis. Mais toutes les rencontres que j’avais faites étaient tellement importantes pour moi, tous ces gens qui m’avaient aidé à me déconstruire sur plein de sujets, c’était une évidence de partager ces rencontres avec le public. Et puis aussi parce qu’il m’avait été reproché dans la communauté que je prenais trop de place, que j’étais très médiatisé, que j’étais dans une expression de genre assez classique pour ne pas dire chiante : bourge, blanc, de 40 ans … Mais j’étais d’accord avec ça même si je ne regrette pas d’avoir raconté ce que j’ai raconté dans la saison 1.
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