Droits des personnes LGBTI+ : L'UE « très préoccupée » examine la loi hongroise
L'UE est « très préoccupée » par une nouvelle loi hongroise, critiquée par des ONG et Washington comme une atteinte aux droits LGBTI+, et examine sa légalité, a déclaré mercredi 16 juin la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Le texte adopté mardi 15 juin en Hongrie dispose que « la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans ».
Selon des ONG, il va conduire à interdire des programmes éducatifs, publicités, livres ou séries dans lesquels l’homosexualité est évoquée.
« Très préoccupés par la nouvelle loi en Hongrie. Nous examinons actuellement si elle enfreint la législation européenne. Je crois en une Europe qui embrasse la diversité, pas une qui la cache à nos enfants. Personne ne devrait être discriminé sur la base de l’orientation sexuelle », a écrit Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, sur Twitter.
La Commission européenne avait déjà annoncé plus tôt mercredi qu’elle était en train d’analyser au niveau juridique ce texte initié par le parti du Premier ministre souverainiste Viktor Orban.
« Ce que nous ferons va dépendre de ce que nous allons trouver, nous devons regarder sur quels aspects et points la législation respecte ou ne respecte pas la législation européenne, les principes de l’UE ou la Charte des droits fondamentaux », avait expliqué une porte-parole de la Commission, Dana Spinant.
La Commission a rappelé qu’elle avait présenté en novembre une stratégie destinée à lutter contre les discriminations et la haine envers les personnes LGBTI+.
À Washington, une porte-parole du département d’État a dit l’« inquiétude » des autorités américaines pour « la liberté d’expression » et estimé que la loi hongroise établissait des restrictions qui « n’ont pas leur place dans une société démocratique ».
La Hongrie, dirigée par Viktor Orban depuis 2010, avait déjà accentué son offensive contre la communauté LGBTI+ en décembre dernier, en inscrivant dans la Constitution la définition du genre d’une personne comme étant uniquement celui de la naissance et en interdisant de facto l’adoption aux couples de même sexe.
Membre depuis 2004 de l’UE dont la Charte des droits fondamentaux interdit toute discrimination basée sur l’orientation sexuelle, ce pays est régulièrement accusé par Bruxelles d’atteintes à l’État de droit.
Il est visé depuis 2018 par une procédure – article 7 du traité – déclenchée par le Parlement européen pour « violation grave » des valeurs de l’UE, qui peut en théorie déboucher sur des sanctions mais se trouve actuellement au point mort.
Avec l’AFP
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