Valeurs actuelles porte plainte contre le collectif Sleeping Giants
La société Valmonde et Cie, propriétaire de Valeurs actuelles, a porté plainte vendredi contre le collectif Sleeping Giants pour « discrimination » devant le tribunal judiciaire de Paris, a annoncé mercredi 9 juin l'hebdomadaire ultraconservateur, boycotté par des « centaines » d'annonceurs ayant selon lui « cédé » aux « pressions » de cyberactivistes anonymes.
Sleeping Giants, qui se présente comme un « collectif citoyen de lutte contre le financement du discours de haine », né aux États-Unis après l’élection de Donald Trump, interpelle sur les réseaux sociaux les annonceurs des médias très à droite ou véhiculant des discours racistes, xénophobes ou homophobes, dans le but d’assécher leurs financements publicitaires.
Active depuis 2017, la branche française du collectif (27 000 abonnés sur Twitter) a notamment visé, outre Valeurs actuelles, CNews et le site d’extrême droite Boulevard Voltaire.
Hebdomadaire ultraconservateur
Mais l’hebdomadaire ultraconservateur revendique le droit de ne pas partager les « idées progressistes » du collectif, dénonçant une « campagne de sabotage industriel » et de « méthodes outrancières » auxquelles ont « cédé » des « centaines de grandes entreprises » dont Toyota, Nike ou Decathlon.
Sa plainte « a pour objet de dénoncer des faits de discrimination, à raison des opinions politiques, et de nature à entraver l’exercice normal d’une activité économique », explique l’hebdomadaire sur son site, citant « le courrier adressé au Procureur de la République ».
Elle a été déposée « vendredi dernier », a précisé à l’AFP le directeur de publication de Valeurs Actuelles, Erik Monjalous, qui « n’accepte pas que des gens anonymes appellent au boycott d’un titre IPG » (presse d’Information politique et générale).
Les Sleeping Giants ont « ne sont peut-être pas d’accord avec Valeurs actuelles, c’est tout à fait leur droit, mais l’appel au boycott est totalement illégal », estime Erik Monjalous, pour qui les pertes de revenus publicitaires subies par l’hebdomadaire sont « très difficiles à quantifier ».
Contacté par l’AFP, un porte-parole du collectif, Daniel, a assuré ne « rien » savoir « de plus » sur la plainte que ce qu’« a écrit » le magazine.
Considérant que la « ligne éditoriale » de Valeurs actuelles est « nauséabonde, clivante, qu’elle exacerbe les tensions » et « va à l’encontre des valeurs éthiques de beaucoup de marques », le collectif alerte celles dont les publicités se retrouvent sur le site de l’hebdomadaire, ce qu’elles ne savent pas forcément. Libre à elles de se retirer ou non. « On n’insiste jamais », assure Daniel.
En avril, la régie publicitaire de Valeurs actuelles sur internet, la société israélienne Taboola, a mis fin à sa collaboration avec l’hebdomadaire. En cause, la publication controversée, fin août, d’une « politique fiction » dépeignant la députée LFI Danièle Obono en esclave.
Avec l’AFP
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