Succès des « Marches lesbiennes » à Paris et Lyon pour réclamer la PMA pour tou·tes
Plusieurs milliers de personnes ont participé dimanche 25 avril à Paris à une Marche lesbienne en réclamant l'accès à la procréation médicalement assistée (PMA) pour tou·tes. La marche à Lyon, la veille, a été perturbée par des militant·es d'extrême-droite.
Le cortège parisien de la Marche lesbienne a réuni 4 400 personnes selon la préfecture de police de Paris, 10 000 selon les organisatrices.
La manifestation s’est déroulée dans le sillage des débats autour d’une loi bioéthique et du rejet par le Sénat en février de l’extension de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes, provoquant l’ire des militantes qui ont dénoncé une « loi au rabais » et une « parole lesbienne totalement absente » des débats. L’ouverture de la PMA à tou·tes était une promesse du président François Hollande puis d’Emmanuel Macron.
« On s’attendait à rassembler 500 personnes, on est 10 000, c’est vraiment énorme » assurait, émue, Marlène, membre de la coordination Collages lesbiens à l’initiative de la marche. « J’espère que tout le monde se souviendra de cette date, que les gens se rappelleront que le 25 avril, c’est la journée de visibilité lesbienne », a ajouté la jeune femme. Au même moment à Paris, un cortège en non-mixité pour les lesbiennes racisées a défilé en tête de la Marche pour défendre les mêmes revendications.
En s’inspirant des « Dyke March », originaires des États-Unis, les militantes ont eu pour but de marcher contre « la lesbophobie et la transphobie d’État (…) pour défendre nos droits, nos vies, nos familles », énonçait Collages lesbiens dans un communiqué.
« La PMA gratuite, pour toutes, ça ne se négocie pas », « Macron hypocrite, les lesbiennes vont en Belgique ! » ont été des slogans repris en choeur par la foule. « Lesbiennes musulmanes et fières », « le féminisme, c’est la théorie, le lesbianisme, c’est la pratique » ou « nous sommes le génie lesbien », pouvait-on lire dans la forêt de pancartes mêlées aux drapeaux arc-en-ciel flottant au-dessus d’un cortège.
Plusieurs personnalités participaient également à la manifestation, telles la réalisatrice Céline Sciamma, l’actrice Adèle Haenel et l’élue écologiste parisienne et activiste lesbienne Alice Coffin, qui a vu dans l’événement une « traduction en manifestation » d’une « montée en puissance » du mouvement lesbien ces dernières années.
Si la Marche lesbienne parisienne a été un succès, la journaliste Marie Labory a dénoncé le manque de « safe space » pour les manifestantes venant avec leurs enfants. « On a un vrai souci. Vous avez prévu plein d’espaces différents pour la Marche lesbienne et c’est très bien mais rien n’est prévu pour les familles et leurs enfants nés par PMA », dénonce-t-elle dans un tweet. « On s’est battues, on a bravé les interdits, on aimerait bien trouver notre place dans cet événement… »
La Marche lesbienne de Lyon attaquée par des militants d’extrême-droite
La veille, une Marche lesbienne avec les mêmes revendications et organisée par Collages lesbiens a eu lieu à Lyon. Selon Le Progrès, environ 300 manifestantes ont défilé pour réclamer une PMA pour tou·tes. Aux alentours de 16 heures, lors de la fin du cortège à la place Louis-Pradel, des militants d’extrême-droite, composé d’une quarantaine de personnes, majoritairement des jeunes, ont attaqué les manifestantes en leur jetant des projectiles. Les forces de l’ordre les ont repoussés avec des gaz lacrymogènes.
Cet acte de violence a fortement été condamné sur les réseaux sociaux. Alice Coffin a écrit un tweet en anglais afin de rappeler qu’en Ukraine en 2019, une dyke march avait dû être annulée en raison de fortes menaces de l’extrême-droite. « Nous continuerons à marcher », conclut-elle.
Dans la soirée de samedi, le maire de Lyon Grégory Doucet a également exprimé sa colère pour dénoncer « ces actes haineux visant à blesser et à intimider ». « Le droit de vivre et de revendiquer son identité de genre et d’affirmer librement son amour quel qu’il soit doit être protégé à tout prix », écrit-il. « Plein soutien à l’ensemble de la communauté LGBTQIA+ ».
Avec l’AFP
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