Pologne : un maire regrette avoir déclaré sa ville « zone sans LGBT »
Wojciech Wilk, le maire de Krasnik, dans le sud-est de la Pologne, a déclaré regretter avoir déclaré sa ville comme « zone sans LGBT » en 2019.
Kraśnik, une ville située dans le sud-est de la Pologne, près de la frontière ukrainienne, s’est déclarée « zone sans LGBT » en mai 2019. Son maire, Wojciech Wilk, a suivi le mouvement LGBTphobe croissant dans le pays, initié par le parti conservateur au pouvoir, Droit et Justice (PiS). Dans ce type de zones, il est interdit de promouvoir les droits LGBTI+. Aucun financement n’est accordé aux associations LGBTI+, ce qui fait que toute sorte de militantisme ou d’éducation à ce sujet est impossible.
Cependant, le maire de Kraśnik a depuis reconnu regretter son choix.
« Nous sommes devenus la risée de l’Europe, et ce sont les citoyens et non les politiciens locaux qui ont le plus souffert », explique Wojciech Wilk au New York Times. Pour lui, la dénomination de « zone sans LGBT » est un « geste symbolique et juridiquement inutile » qui a nui à l’économie de la ville. En 2019 et 2020, le Parlement européen a adopté plusieurs motions afin de sanctionner la Pologne, à la suite de nombreuses proclamations de « zones sans LGBT » à travers le pays.
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Le New York Times rapporte que, depuis la proclamation de Krasnik en tant que « zone sans LGBT » en 2019, l’économie de cette ville polonaise en a pâti. Elle a perdu des financements étrangers s’élevant à plusieurs millions de dollars, dont une subvention de la Norvège qui aurait dû rapporter à la ville 10 millions de dollars (environ 8,4 millions d’euros). En septembre dernier, la Norvège avait déclaré qu’elle n’accorderait de subventions à aucune ville polonaise qui se déclare « zone sans LGBT ».
D’après le maire, cette action a transformé « notre ville en synonyme d’homophobie », ce qu’il réfute.
En réponse à sa dénomination LGBTphobe, la commune de Nogent-sur-Oise dans les Hauts-de-France, avait rompu son jumelage avec Kraśnik.
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Wojciech Wilk demande désormais l’annulation de sa décision initiale, et invite ses conseillers municipaux à revenir sur leur vote. La motivation du maire est surtout économique puisqu’il estime qu’à moins que le statut de « zone sans LGBT » soit retiré, il ne pourra pas obtenir de subventions étrangères afin de financer ses projets d’autobus électriques et ses programmes pour la jeunesse.
« Ma position est claire : je veux que cette résolution soit abrogée parce qu’elle est nuisible pour la ville et ses habitants », déclare Wojciech Wilk.
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