Une responsable politique russe s'emporte contre la candidate à l'Eurovision
La présidente du Conseil de la Fédération, Valentina Matvienko, s'est dite « surprise », comme « beaucoup de Russes », par l'« apparence » et la chanson de Manizha.
La présidente de la chambre haute du Parlement russe, Valentina Matvienko, a fustigé mercredi 31 mars le choix pour représenter le pays à l’Eurovision de la chanteuse Manija, connue pour ses textes féministes, estimant que « c’est n’importe quoi ».
La désignation de Manizha, jeune femme de 29 ans d’origine tadjike devenue célèbre sur Instagram, féministe, défenseuse des minorités et des personnes LGBTI+, a créé la surprise en Russie, où les autorités et le discours public promeuvent d’ordinaire des moeurs conservatrices.
Dénonciation des stéréotypes
La chanson qu’elle présentera au concours musical européen prévu en mai aux Pays-Bas, intitulée Femme russe, mélange hip hop et motif folklorique pour dénoncer les stéréotypes et préjugés que subissent les femmes.
- Lire aussi : Manizha, la féministe pro-LGBTI+, voix russe à l’Eurovision qui choque les conservateurs
Un choix qui n’a pas plu à la présidente du Conseil de la Fédération, Valentina Matvienko, qui s’est dite « surprise », comme « beaucoup de Russes », par l’« apparence » et la chanson de Manizha.
« On n’arrive pas à comprendre ce qu’il s’est passé », a-t-elle lancé lors d’une session parlementaire retransmise à la télévision.
« Je recommande à ceux qui n’ont pas encore vu »[le texte de la chanson, ndlr] de le faire (…) C’est n’importe quoi. Je ne comprends pas de quoi ça parle », a-t-elle poursuivi.
Mme Matvienko était interrogée par la sénatrice Elena Afanassieva, qui a estimé que la chanson de Manija n’avait pas de sens et qui s’est offusquée des « danses afro-américaines » de la chorégraphie.
Désignée par les téléspectateur·rices
La chaîne de télévision publique Pervy Kanal a de son côté rappelé mercredi que Manizha avait été désignée par les téléspectateur·rices de la chaîne lors d’un vote le 8 mars et s’est dite prête à transmettre les données au Conseil de la Fédération.
Le choix de la jeune femme pour représenter la Russie à l’Eurovision avait déjà provoqué l’ire des milieux conservateurs.
Manizha, qui a fui avec sa famille la guerre civile dans son Tadjikistan natal dans les années 1990, a pour sa part estimé auprès de l’AFP qu’elle a « mis le doigt sur une plaie avec cette chanson ».
Avec l’AFP
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