La Fédération LGBTI+ lance une campagne contre les violences dans les couples de femmes
Mercredi 17 mars, Fédération LGBTI+ a lancé une campagne pour lutter contre les violences conjugales entre femmes.
L’association Fédération LGBTI+ a annoncé mercredi 17 mars le lancement de sa nouvelle campagne pour lutter contre les violences dans les couples de femmes, en partenariat avec la Dilcrah. « Grâce à l’action des mouvements féministes, le sujet des violences conjugales ne pourra plus être relégué au fond du placard. Le mouvement LGBTI+ entend à son tour contribuer à la lame de fond de la libération de la parole », explique l’association dans un communiqué.
Manque de ressources
La Fédération LGBTI+ a lancé ce projet après avoir constaté le manque de ressources sur le problème des violences conjugales au sein des couples de femmes. « En effet, bien que de plus en plus nombreuses, les ressources sur le sujet excluent généralement les couples de femmes, par leur ton ou leur contenu. Quand on est une femme lesbienne ou bisexuelle, il est difficile de se sentir concernée par un texte qui évoque “ votre mari ” ou “ votre compagnon ”. Il était donc nécessaire de créer des documents communautaires qui sachent toucher le public visé ».
Pour sensibiliser sur ce sujet, Fédération LGBTI+ met à disposition des associations LGBT+ françaises trois supports différents. Le premier est une affiche, dessinée par Nastassja Imiolek, pouvant être accrochée dans les centres LGBT+ afin d’augmenter la visibilité de la campagne. Puis, elle a créé une carte, pouvant être transportée à tout moment sur soi, comportant les numéros d’urgence si une femme est victime de violence par sa partenaire. Enfin, un dépliant informatif sera distribué afin d’expliquer clairement ce que sont les violences conjugales.
« Cette campagne est un outil pensé en rendant le sujet visible à tous les publics dans les locaux des associations ».
Si les violences conjugales au sein des couples LGBT+ sont encore trop peu visibles dans les recherches effectuées en France, la Fédération LGBTI+ rappelle que « ce n’est pourtant pas un phénomène marginal ». L’association note que les féminicides dans les couples de femmes ont été recensés dans l’Étude nationale relative aux morts violentes au sein du couple en 2019, effectuée par le ministère de l’Intérieur. Le groupe cite également une analyse faite aux États-Unis par le Williams Institute en 2015, relevant que 25 à 40,4 % des femmes en couple homosexuel ont déjà subi des violences conjugales.
« Décès, blessures, mauvaise santé mentale, stress post-traumatique : autour des violences conjugales se trouve un enjeu majeur de santé publique », déplore la Fédération LGBTI+. « La lutte contre ces dernières ne doit pas s’adresser qu’aux victimes. Elle concerne tout le monde, en premier lieu les personnes qui les commettent, ou risquent de les commettre, mais aussi l’entourage, les voisin·e·s, les collègues… La prévention doit aussi atteindre les professionnel·le·s en contact avec du public. Cette campagne est un outil pensé dans cet esprit en rendant le sujet visible à tous les publics dans les locaux des associations ».
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