Premier jour du procès du viol de Cristina, une travailleuse du sexe trans
Le procès d'un homme accusé d'avoir violé Cristina, une travailleuse du sexe trans, une femme péruvienne en situation irrégulière, au Bois de Boulogne en 2018, s'est ouvert mardi 16 mars devant la cour d'assises de Paris.
« J’assume mon entière responsabilité (…) Je reconnais les faits », a déclaré d’emblée l’accusé, un homme de 28 ans qui comparaît détenu. En réponse aux questions de la présidente, il a détaillé : il reconnait le viol et l’usage d’un couteau pour menacer la travailleuse du sexe, Cristina.
L’accusé est jugé pour « viol commis sous la menace d’une arme », « vol » et « récidive de recours à la prostitution ».
Cristina a déposé plainte le 8 novembre 2018 pour ce viol. Quand elle a dit à cet homme, qui ne voulait pas mettre de préservatif, qu’elle refusait un rapport sexuel non protégé, celui-ci a saisi un couteau pour la menacer, selon l’ordonnance de mise en accusation. Il lui a imposé une fellation, un rapport anal et l’a frappée au visage.
L’accusé a été retrouvé grâce à la vidéosurveillance. Cristina, en état de choc, a dû être hospitalisée en psychiatrie.
La cour d’assises a commencé mardi matin à se pencher sur le profil de l’accusé, un ancien technicien administratif de la CPAM, licencié en 2018. Au début de l’enquête, il avait nié les faits, donné différentes versions des faits puis avait admis avoir « perdu pied », après avoir consommé beaucoup d’alcool.
Un enquêteur de personnalité est revenu sur le passé de l’accusé, qui a dû fuir, enfant, la guerre civile dans son pays natal, le Congo. Il aurait, à cinq ans, subi une agression sexuelle, dans des conditions assez floues. Il est arrivé en France à dix ans, où il a été « ballotté d’hôtel en hôtel » avec sa famille, avant d’obtenir un logement social « dans un quartier sensible » de Sevran, en Seine-Saint-Denis, a expliqué l’enquêteur de personnalité.
Il a eu une seule relation stable, avec son épouse actuelle, mais « une cinquantaine de partenaires sexuelles dans sa vie, principalement des histoires d’un soir et des prostituées ». Il se dit hétérosexuel, et « reconnaît une certaine attirance pour des transsexuels (sic) », a poursuivi l’enquêteur. Il avait d’ailleurs déjà eu « deux ou trois relations avec des prostituées trans ».
À la barre, son épouse l’a décrit comme un « mari attentionné, à l’écoute », qui n’a « jamais été violent ». « Quand on se disputait, il buvait », a-t-elle cependant reconnu. « Est-ce que vous aviez remarqué son attirance pour d’autres formes de sexualité ? », l’a interrogée la présidente. « Non. On avait des actes classiques ».
Le procès se poursuit jusqu’à jeudi.
Avec l’AFP
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