La Jamaïque doit abroger ses lois anti-LGBT+, selon la Commission interaméricaine des droits humains
La Commission interaméricaine des droits de l’homme demande à la Jamaïque d’abroger ses lois coloniales criminalisant les relations homosexuelles.
Dans une décision rendue en septembre 2019 et publiée mercredi 17 février, la Commission interaméricaine des droits humains a demandé à la Jamaïque d’abroger ses lois interdisant les relations homosexuelles, datant de l’ère coloniale.
La cour a conclu que le gouvernement jamaïcain est responsable de la violation des droits de deux personnes LGBT+, Gareth Henry et Simone Edwards.
Gareth Henry a dû demander l’asile au Canada après qu’un policier l’a tabassé devant une foule d’environ 200 personnes. Simone Edwards, elle, a déménagé en Europe après avoir été attaquée devant chez elle par un gang homophobe en 2008. Tou.te.s deux ont saisi la Commission interaméricaine des droits de l’homme, estimant que les lois anti-LGBT+ de la Jamaïque ont violé leurs droits et légitimaient la violence à laquelle il et elle ont été confronté.e.s.
La Commission a conclu que la seule solution est d’abroger immédiatement les lois anti-LGBT+ et a demandé aux dirigeants jamaïcains de promulguer des lois anti-discrimination et mieux former les forces de l’ordre aux questions LGBT+. C’est la première fois que la Commission interaméricaine des droits humains statue en faveur des personnes LGBT+ et qu’elle décide que toute criminalisation envers elle viole le droit international, d’après le Human Dignity Trust, un groupe de défense juridique LGBT+ qui a porté l’affaire.
Bien que la décision n’ait pas de valeur juridique, elle a été saluée par les parties civiles. « C’est un pas en avant très important qui doit maintenant accélérer l’abrogation de ces lois stigmatisantes et discriminatoires », a déclaré Téa Braun, directrice du Human Dignity Trust qui représentait Henry et Edwards, selon The Guardian.
« Je suis submergé de joie », a déclaré Gareth Henry à Reuters. « Les gays et les lesbiennes continuent d’être tués et torturés parce qu’ils sont considérés comme différents », explique-t-il.
Les lois en cause sont les articles 76, 77 et 79 du Offences Against The Person Act de 1864. Ils prohibent les relations homosexuelles, passibles d’une peine de prison à perpétuité en Jamaïque. Aucune protection pour les personnes LGBT+ n’est prévue dans la loi.
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