Turquie : Washington « condamne fermement la rhétorique » d'Erdogan contre les personnes LGBT+
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assimilé les étudiants qui manifestent à travers le pays contre un recteur à des « terroristes » et s'en est de nouveau pris au mouvement LGBT+.
Les Etats-Unis ont « condamné fermement » mercredi 3 février « la rhétorique » contre les minorités sexuelles en Turquie, où le président Recep Tayyip Erdogan s’en est vivement pris au mouvement LGBT+, affirmant qu’il était incompatible avec les valeurs turques.
« Nous suivons de près les manifestations pacifiques contre la nomination d’un nouveau recteur » à l’Université du Bosphore, « nous sommes préoccupés par les arrestations d’étudiants et d’autres manifestants », a également dit le porte-parole du département d’Etat américain Ned Price lors d’une conférence de presse.
Une réaction aux propos très virulents du président turc.
Recep Tayyip Erdogan a assimilé toujours le 3 février, les étudiants qui manifestent à travers le pays contre un recteur à des « terroristes » et s’en est de nouveau pris au mouvement LGBT, affirmant qu’il était incompatible avec les valeurs turques.
« Nous ne considérons pas que ces jeunes qui sont des membres d’organisations terroristes ont véritablement les valeurs nationales et morales de notre pays », a affirmé M. Erdogan lors d’un discours, en référence à la vague de contestation étudiante qui secoue depuis un mois la Turquie.
« Êtes-vous des étudiants ou des terroristes tentant d’occuper le bureau du recteur ? », a-t-il ajouté.
Il a affirmé que les autorités ne permettraient pas que la contestation étudiante se transforme en manifestations antigouvernementales comme celles de 2013, connues sous le nom de mouvement de Gezi, qui l’avaient visé à l’époque où il était Premier ministre.
Le chef de l’Etat turc s’en est aussi pris aux personnes LGBT+, dont les droits sont devenus une des revendications de la contestation après l’arrestation de quatre étudiants accusés d’avoir insulté l’islam pour avoir organisé une exposition artistique incluant une représentation d’un site sacré de l’islam orné de drapeaux arc-en-ciel.
« LGBT, il n’y a rien de tel. Ce pays est patriotique et moral. Nous avançons vers l’avenir avec ces valeurs », a-t-il dit.
Une réthorique qui en rappelle d’autres, celle en particulier du président ougandais Yoweri Museveni qui affirmait il y a quelques années qu’il n’y avait pas d’homosexuel.le.s dans son pays, avant d’approuver une loi (aujourd’hui abandonnée) qui pouvait aller jusqu’à la peine de mort contre les personnes LGBT+.
La nomination au début de l’année par M. Erdogan d’un recteur proche du pouvoir à la tête de la prestigieuse Université du Bosphore (Bogazici en turc) a déclenché un mouvement de contestation.
La police turque a arrêté mardi 2 février plus de 170 personnes participant à de nouvelles manifestations qui ne montrent aucun signe d’essoufflement, en dépit de la répression de plus en plus brutale des autorités.
Les liens passés du nouveau recteur, Melih Bulu, avec le parti de M. Erdogan et sa nomination sans consultation du conseil d’administration de l’université avaient suscité la consternation.
Avec l’AFP
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