Trois arrestations à Singapour après un rassemblement pro-LGBT+

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Trois personnes ont été arrêtées à Singapour après un micro-rassemblement en faveur des droits des étudiant.e.s LGBT+, a indiqué mercredi 27 janvier la police de l'île d'Asie du Sud-Est, où les manifestations sont rarement autorisées.

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La Pink Dot Pride en 2017 au Hong Lim Park à Singapour - Watsamon Tri-yasakda / Shutterstock

Cinq personnes s’étaient rassemblées devant le ministère de l’Éducation mardi 27 janvier pour protester contre la politique du système éducatif envers les étudiant.e.s LGBT+.

Les trois manifestant.e.s de 19 à 32 ans encore sur place à l’arrivée de la police « ont refusé d’obtempérer, malgré plusieurs avertissements et ont été arrêtées en vertu de la loi sur l’ordre public », a indiqué un communiqué de la police. Ils et elles ont ensuite été libéré.e.s sous caution.

La manifestation a été organisée en réaction à des informations selon lesquelles un étudiant trans se serait vu refuser par le ministère un traitement hormonal, ce que les autorités ont contesté.

« Les étudiants LGBTQ ne sont pas bien traités »

« Les étudiants LGBTQ ne sont pas bien traités », a souligné Averyn Thng, une militante trans de 23 ans qui a participé à la manifestation mais n’a pas été arrêtée. « Le gouvernement ne nous considère pas comme assez importants pour être protégés ».

Les manifestant.e.s critiquent les discriminations dont font l’objet les élèves et étudiant.e.s LGBT+ dans Singapour, une cité-État aux normes sociales strictes. Les écoles imposent aux élèves d’avoir des vêtements et des coupes de cheveux conformes à la norme pour leur genre et refusent aux personnes trans d’être reconnues comme telles.

Le ministère de l’Éducation n’a pas répondu aux sollicitations.

Singapour est souvent critiquée pour son attitude envers les hommes gays, alors que les rapports sexuels entre hommes restent officiellement interdits par la législation, qui date de l’époque coloniale. La loi, connue sous le nom de section 377A, criminalise d’une peine maximale de deux ans de prison « tout acte d’outrage à la pudeur » commis par un homme « avec un autre homme ».

Valeurs traditionnelles

Même si la loi n’est pas effectivement appliquée, les autorités assurent que les Singapourien.ne.s restent attaché.e.s aux valeurs traditionnelles et ne sont pas prêt.e.s à l’abroger. Interrogé sur l’avenir de l’article 377A par Today Online, le Premier ministre Lee Hsien Loong a déclaré que la loi serait en vigueur « pendant un certain temps ».

En 2019, il a assuré que : « Quelle que soit votre orientation sexuelle, vous êtes invités à venir travailler à Singapour. C’est la façon dont fonctionne cette société : nous ne sommes pas comme San Francisco, nous ne sommes pas non plus comme certains pays du Moyen-Orient. [Nous sommes] quelque chose entre les deux, c’est la façon dont fonctionne la société ».