Inceste : Gérard Louvin et son mari, Daniel Moyne, visés par une plainte du neveu du producteur de télévision
Selon Le Monde, Olivier A., âgé aujourd’hui de 48 ans, porte plainte contre Gérard Louvin et le mari de ce dernier, Daniel Moyne, « pour des faits de viols et complicité de viols par ascendant dont il aurait été victime lorsqu’il était mineur ».
Quand la parole sur l’inceste et les violences sexuelles en général se libère, rien ne semble devoir l’arrêter. Un mois après la sortie du livre de Camille Kouchner, La Familia Grande, dans lequel elle accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d’avoir abusé de son frère jumeau alors qu’il était mineur, c’est une autre personnalité publique d’être mise en accusation.
Selon Le Monde, le neveu d’un célèbre producteur de télévision a déposé plainte le 8 janvier dernier. Olivier A., âgé aujourd’hui de 48 ans, porte plainte contre Gérard Louvin et le mari de ce dernier, Daniel Moyne, « pour des faits de viols et complicité de viols par ascendant dont il aurait été victime lorsqu’il était mineur ».
Brisé à vie
Le journaliste Yann Bouchez a recueilli la parole de cet homme qui se dit brisé à vie. Né en 1973 dans un milieu modeste, il voit régulièrement son oncle, Gérard Louvin et son petit ami Daniel Moyne. Dans les années 80, la carrière du producteur décolle. Vers l’âge de dix ans, Olivier passe des vacances avec le couple puis est régulièrement invité en week-end, dans leur appartement de Boulogne-Billancourt. C’est là que tout aurait commencé.
Dans les souvenirs d’Olivier, tels que racontés au Monde, Gérard Louvin laisse Daniel Moyne auprès de son neveu, dans la chambre réservée à l’enfant. Selon la plainte que Le Monde a pu consulter, Olivier A. a « dans un premier temps été victime de caresses et de masturbations. Puis, il aurait été victime d’abus plus graves puisqu’il affirme avoir été obligé de pratiquer des fellations sur la personne de Daniel Moyne ».
Des violences sexuelles qui vont durer plusieurs années mais dont Olivier ne parle pas, ni à ses parents, ni à son frère. Durant l’adolescence, ses résultats scolaires se dégradent. Le Monde le décrit comme accro aux soirées et aux excès. Au sortir de l’adolescence, Olivier est, selon ses mots, « un jeune queutard hétérosexuel » ; Daniel Moyne ne s’intéresse plus à lui. Mais les histoires sentimentales du jeune homme sont compliquées. De l’addiction aux drogues illicites, Olivier mettra des années à s’en sortir.
Comme l’explique Le Monde, à l’époque des premières révélations d’Olivier sur les violences sexuelles, au milieu des années 2000, sa mère travaille pour Gérard Louvin. Aujourd’hui, elle affirme soutenir de toutes ses forces son fils.
Entendu comme témoin
Déjà en 2014, Olivier est entendu comme témoin, dans une affaire suite à un signalement concernant le fils adoptif de Gérard Louvin et Daniel Moyne. Lors de son audition, explique Le Monde, il décide de « vraiment crever l’abcès ». La procédure sera classée pour cause de prescription.
Ensuite, Olivier souhaite une reconnaissance du préjudice. A l’été 2020, Olivier a demandé une « réparation » à son oncle, qui lui a, selon les dires du neveu, proposé une donation, sans reconnaître les faits.
Contacté par Le Monde, l’avocate de Gérard Louvin explique que son client « a toujours été proche, en très bonne entente, avec son neveu, et Daniel également. » Mais le conseil estime que le producteur « est victime d’un chantage permanent à l’argent de la part d’Olivier [… ] Mais Gérard Louvin refuse de céder à ce chantage. » Toujours selon l’avocate, le producteur affirme « Ce qui s’est passé avec Olivier et d’autres personnes, ça ne le regarde pas. »
Daniel Moyne, par le biais de son avocate, Céline Bekerman, indique au Monde qu’il « nie évidemment les accusations en bloc. L’affaire Duhamel a libéré la parole des victimes d’inceste, c’est une aubaine, mais ces affaires très graves ne doivent pas devenir des prétextes à des extorsions de fonds. »
Cette nouvelle affaire intervient après une campagne avec le #MeTooInceste depuis 15 jours et depuis ce week-end, on a vu aussi apparaître le hashtag #MeTooGay.
Se pose à nouveau la question de la prescription dans les affaires de violences sexuelles sur mineur, aujourd’hui fixée à 30 ans. Comme le souligne Le Monde, Olivier A. est l’illustration de la difficulté de parler : il lui aura fallu 30 ans pour livrer son histoire aux enquêteurs.
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