Une enquête pour « harcèlement moral » vise la porte-parole de LREM Laetitia Avia
La députée et porte-parole de LREM Laetitia Avia est visée par une enquête à Paris depuis l'été dernier pour « harcèlement moral » après des plaintes d'anciens collaborateurs évoquant des humiliations répétées, a appris l'AFP mardi 19 janvier de sources proches du dossier.
Le parquet de Paris a confirmé à l’AFP cette information, précisant que l’enquête avait été ouverte le 9 juillet du chef de « harcèlement moral » contre la députée et porte-parole de LREM Laetitia Avia. Elle a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).
- Lire aussi : Accusée de sexisme, d’homophobie et de racisme, Laetitia Avia veut porter plainte contre le journaliste de Mediapart
Une source proche du dossier a indiqué que certain.e.s des plaignant.e.s avaient été entendu.e.s par les policiers.
Cinq ex-assistant.e.s parlementaires accusaient, dans un article de Mediapart de mai, la députée de Paris d’humiliations, de harcèlements et d’abus de pouvoir sur ses collaborateur.trice.s et de tenir des moqueries sur le physique, la tenue vestimentaire de militantes ou d’une élue.
Sont également cités des propos jugés sexistes, racistes ou homophobes dans ses échanges avec son équipe, comme lorsqu’elle écrit en 2018 après le vote d’un amendement LGBT : « on a voté l’amendement des PD », dans un échange copié par une capture d’écran reproduit par Mediapart.
Évoquant en retour des « accusations mensongères » et une « manipulation », la députée a porté plainte en diffamation contre le journaliste auteur de l’article. Joint par l’AFP, l’avocat de la députée Me Basile Ader n’a pas souhaité faire de commentaires.
« Certains (des collaborateurs) sont partis, aucun ne s’est jamais plaint de harcèlement. Presque tous m’ont sollicitée après leur départ, pour me demander des conseils, des recommandations ou simplement me donner de leurs nouvelles – bien loin du tableau mensonger dépeint », avait réagi Laetitia Avia sur Twitter après la parution de ces témoignages. « Des bouts de messages privés ont été tronqués, détournés et décontextualisés », avait-elle ajouté.
La présidence de l’Assemblée et celle du groupe LREM avaient été avisées de l’affaire. La cellule anti-harcèlement du palais Bourbon, lancée en février 2020, avait également été saisie ainsi que la déontologue.
Avocate et militante de la première heure de LREM, Laetitia Avia est à l’origine de la loi contre les contenus haineux sur Internet adoptée mi-mai et censurée en juin en grande partie par le Conseil constitutionnel qui jugeait qu’elle portait atteinte à la liberté d’expression.
Avec l’AFP
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