« Le Noël le plus gay » : les personnages LGBT+ plus que jamais à l'écran
Dans la hotte du Père Noël cette année, les films comprenant des histoires de couples de même sexe figurent pour la première fois en bonne place.
Quand l’agent de Jonathan Bennett l’a appelé pour lui parler d’un rôle principal dans un film de Noël, la première réaction de l’acteur a été : « Super, comment s’appelle la fille ? »
Même si Jonathan Bennett est ouvertement gay, l’acteur de Lolita malgré moi est plus habitué à camper des personnages hétérosexuels, en particulier lorsqu’il s’agit d’un film de Noël, un genre souvent convenu et stéréotypé.
« Il y a eu un blanc, et ils ont dit…“ Jake ” . J’en revenais pas ! », se souvient l’acteur en rigolant. « Ça faisait longtemps qu’on attendait cela », ajoute-t-il.
The Christmas House, sorti le mois dernier, est le premier film de Noël de la chaîne Hallmark à faire figurer un couple gay dans les rôles principaux. Le personnage de Jonathan Bennett, Brandon, et son mari Jake, joué par Brad Harder, tentent d’adopter un enfant.
Dans la hotte du Père Noël cette année, les films comprenant des histoires de couples de même sexe figurent pour la première fois en bonne place.
« J’imagine ce qu’aurait pensé mon “ moi ” plus jeune, assis à regarder un film avec des personnages qui me ressemblaient, dans des relations de couples comme celles que je souhaitais en grandissant. C’est juste tellement important », salue Jonathan Bennett.
Avec Kristen Stewart
Ma belle-famille, Noël, et moi, avec la star hollywoodienne Kristen Stewart, a même battu des records en nombre de visionnages pour la plate-forme de streaming Hulu depuis sa sortie le 25 novembre.
Il raconte l’histoire d’un couple lesbien où l’une des femmes a des difficultés à révéler son homosexualité auprès de sa famille plutôt traditionnelle. Mackenzie Davis, Alison Brie, Aubrey Plaza, et Dan Levy partagent l’affiche avec la star de Twilight.
La réalisatrice Clea DuVall, qui est lesbienne, a déclaré n’avoir « jamais vu sa propre expérience représentée » à l’écran dans des films de Noël, les personnages LGBT+, s’il y en a, étant habituellement relégués au second plan.
Produit par Sony et racheté par Hulu quand les cinémas sont restés fermés en raison de la pandémie, le film affirme être la première comédie romantique de Noël avec un couple lesbien, produit par l’un des studios majeurs d’Hollywood.
La chaîne Lifetime, a de son côté sorti ce mois-ci The Christmas Setup, tandis que la chaîne Paramount a diffusé Dashing in December. Deux téléfilms mettant en avant des idylles gays.
La représentation des personnes LGBT+ augmente à Hollywood – en particulier à travers les nouvelles séries sur les plateformes de streaming –, mais les films de Noël, follement populaires malgré leurs scénarios prévisibles, étaient restés jusqu’à maintenant en-dehors de la dynamique.
L’année dernière, la chaîne Hallmark à l’orientation familiale, avait été vertement critiquée par les associations LGBT+ pour avoir cédé à la pression de groupes conservateurs et retiré des publicités pour une entreprise de mariage avec un couple homosexuel s’embrassant à l’autel.
La chaîne avait rediffusé les publicités et s’était excusée lorsque la vedette lesbienne de télévision Ellen DeGeneres avait tweeté : « On n’est pas presque en 2020 ? Vous êtes sérieux ? »
- Lire aussi : Cinéma : le Top 15 des films LGBT+ en 2020
« Submergée par l’émotion »
Avec The Christmas House, Hallmark va bien plus loin. Même si l’histoire de Brandon et Jake n’est qu’une des trois relations entrecroisées dans le film, les deux personnages s’embrassent à l’écran avant les couples hétérosexuels.
« Quand nous avons tourné notre premier baiser, l’équipe de tournage était juste submergée par l’émotion – plus d’une larme a coulé », a déclaré Brad Harder à l’AFP.
« Est-ce qu’il était plus que temps ? Absolument. Mais je suis content que nous en soyons là. C’est vraiment fort », souligne l’acteur.
Selon lui, « Noël pour la communauté LGBT+ est une période particulièrement délicate », surtout pour ceux dont les membres de la famille ne sont pas « super tolérants ».
Cette nouvelle tendance des films de Noël s’est attirée des commentaires élogieux de toute part. Jonathan Bennett a ainsi déclaré avoir reçu des « milliers de messages » de fans reconnaissants.
De quoi en faire selon le site web de pop culture Decider, « le Noël le plus gay de l’histoire ».
Avec l’AFP
- Quatre romans LGBT+ à lire cet automne
- Cinéma : « Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde » ou l'homophobie en Roumanie
- Almodovar, le réalisateur qui a donné des couleurs au cinéma espagnol
- James Bond peut attendre : Daniel Craig se déconstruit dans « Queer »
- Grand acteur et grand réactionnaire, Alain Delon s'est éteint