« La mère est une femme, le père est un homme », décrète un amendement à la Loi fondamentale approuvé grâce au soutien des députés de la majorité, selon le site officiel de l’Assemblée. Ce texte définit le sexe comme étant uniquement celui de la naissance, et ajoute : « L’éducation est assurée conformément aux valeurs fondées sur l’identité constitutionnelle et la culture chrétienne » du pays.
Dans son argumentaire, le gouvernement justifie cet amendement par la nécessité de « protéger l’enfant contre les possibles interférences idéologiques ou biologiques » du monde occidental moderne.
Le Parlement a en outre voté une loi autorisant seulement les couples mariés à adopter des enfants, ce qui exclut en pratique les homosexuels, qui n’ont pas le droit de s’unir en Hongrie. Des dérogations peuvent être accordées dans des cas exceptionnels.
Depuis le mois de mai, il est déjà légalement interdit d’inscrire un changement de sexe à l’état civil dans ce pays d’Europe centrale, membre de l’Union européenne (UE), dont le premier ministre, Viktor Orban, au pouvoir depuis dix ans sans interruption, promeut « l’illibéralisme ».
Défense des « valeurs chrétiennes »
Dans cette croisade pour la défense des « valeurs chrétiennes » traditionnelles, Viktor Orban a été récemment affaibli par l’affaire Jozsef Szajer. Ce proche, eurodéputé de longue date, avait été surpris à la fin de novembre dans une soirée libertine gay, suscitant un tollé de l’opposition et de la
Les différentes organisations internationales (ONU, Conseil de l’Europe, OSCE, UE) accusent régulièrement le chef du gouvernement de bafouer les valeurs européennes.
Par le passé, la Hongrie a été condamnée par la justice européenne pour non-respect de ses engagements et primauté du droit communautaire sur les législations nationales.
Dans ce contexte tendu, Viktor Orban a annoncé la semaine dernière son intention de déposer un recours contre la mise en place d’un nouveau mécanisme liant le versement de fonds européens au respect de l’Etat de droit.