Abus sexuels au Vatican : deux prêtres italiens vont comparaître
Deux prêtres italiens doivent comparaître la semaine prochaine devant la justice vaticane, dans le cadre d'une affaire d'abus sexuels présumés sur un mineur dans une résidence de la Cité du Vatican, a indiqué mercredi 7 octobre le porte-parole du Saint-Siège.
Le tribunal de l’État du Vatican va juger le père Gabriele Martinelli, soupçonné d’abus sexuels avant 2012, lorsqu’il était déjà un jeune séminariste autorisé néanmoins à vivre encore au « pré-séminaire Saint-Pie X », installé dans un palais tout près de la résidence du pape François dans la Cité du Vatican. Le père Martinelli, âgé de 21 ans à l’époque des faits, avait été ordonné prêtre en 2017.
Le père Enrico Radice, qui était recteur de l’hébergement au moment des faits présumés, est soupçonné de complicité pour avoir protégé le séminariste.
Les pensionnaires hébergés dans ce lieu sont des enfants et adolescents qui étudient dans une école privée dans le centre de Rome et participent comme enfants de chœur aux messes célébrées dans la basilique Saint-Pierre. Certains d’entre eux décident ensuite de devenir prêtres et d’étudier dans un séminaire.
La justice du Vatican avait déjà annoncé il y a un an le renvoi en justice des deux Italiens.
En 2017, le livre Péché originel du journaliste italien Gianluigi Nuzzi avait raconté comment, au sein du pré-séminaire, un séminariste majeur aurait abusé sexuellement d’au moins un lycéen âgé de « 17 ou 18 ans » en 2011-2012, sous les yeux d’un témoin.
Ce témoin polonais, Kamil Tadeusz Jarzembowksi, a raconté que le séminariste venait régulièrement le soir dans sa chambre pour avoir des relations sexuelles avec son camarade de chambre, qui « se sentait obligé de céder à ses exigences » et n’était pas dans une relation amoureuse.
Le livre détaillait aussi les tentatives infructueuses de dénonciation auprès d’autorités ecclésiales du Polonais, qui avait vécu au Vatican de 13 à 18 ans jusqu’en 2014. Fort de la confiance du recteur des lieux, le séminariste exerçait « une forme de pouvoir et d’intimidation » sur les plus jeunes, affirmait ce témoin.
« Je ne reproche pas à ces prêtres d’être homosexuels », déclarait ce Polonais, lui-même gay. « Tout cela est une vaste hypocrisie : dans la journée, ces gens sont homophobes, la nuit ils se déchaînent dans des discothèques gays », avait-il commenté.
Peu après la sortie du livre, la victime s’était finalement exprimée à visage caché dans une émission télévisée, racontant avoir été abusé sexuellement dès sa première année au pré-séminaire au Vatican, à l’âge de 13 ans. Le jeune homme avait précisé que la même personne lui faisait parfois des propositions déplacées dans la basilique Saint-Pierre pendant des messes.
Avec l’AFP
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