Lucio Castro : « En 20 ans, la vie des hommes gays a changé : Grindr, la vision du sida, l’idée de la famille, des enfants »
Rencontre avec le réalisateur argentin Lucio Castro qui réussit à évoquer, dans son premier film « Fin de siècle », la vie gay avec justesse et modernité, loin des clichés habituels.
Argentin installé à New-York depuis 20 ans, Lucio Castro a gagné sa vie en dessinant des vêtements avant de se concentrer depuis sept ans à sa passion pour le cinéma et à préparer son premier film.
Il a développé de nombreux projets avant d’écrire et de réaliser Fin de siècle, un film à la fois personnel et audacieux qui impose un style : des choix esthétiques affirmés et une conception très originale du récit.
Rencontre avec un réalisateur qui a réussi à évoquer la vie gay avec justesse et modernité, loin des clichés habituels.
Komitid : Comment le sujet très personnel de « Fin de siècle » s’est-il imposé à vous ?
Lucio Castro : En fait, tout a commencé avec le titre. J’envoyais un texto à un ami et j’ai aimé l’enchaînement de ces mots qui sont alors apparus. J’ai écrit ces trois mots et commencé à raconter une histoire qui commençait de façon assez typique d’une rencontre entre deux personnages. Avec d’abord ce touriste qui cherche son appartement Airbnb, se promène dans la ville, drague sur Grindr et rencontre un garçon. Une fois qu’ils ont couché ensemble, ils discutent et là, je me suis dit qu’en fait ils auraient pu déjà se rencontrer avant, que ce n’était peut-être pas la première fois qu’ils se voyaient. J’aime bien les motifs de répétition dans les films et j’ai donc imaginé une autre rencontre entre eux, 20 ans avant celle-ci, mais très différente. Dans les années 90 quand un Argentin voyageait en Europe, il se faisait loger par des amis. Les contrastes entre 1999 et 2019 ont ensuite beaucoup nourri l’histoire, la façon d’aborder la vie, la sexualité, tout a changé !
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