Vendée : Relaxe en appel pour douze étudiants accusés d'injures homophobes
La cour d'appel de Poitiers a relaxé mercredi douze étudiants accusés d'injures homophobes et d'entrave à la liberté de réunion après la dégradation il y a un an d'un stand LGBT+ durant la journée de lutte contre l'homophobie à La Roche-sur-Yon, en Vendée.
Les douze prévenus – des étudiants en Économie et gestion d’entreprise, Mathématiques, Histoire et Droit à l’Institut catholique d’enseignement supérieur (ICES) en Vendée – « s’en sortent beaucoup mieux » que lors du jugement en première instance, a estimé l’avocat des parties civiles, Michel Navion.
En septembre 2019, le tribunal de La Roche-sur-Yon avait en effet déjà relaxé les étudiants concernant l’accusation d’injures homophobes mais il y avait eu condamnation pour entrave à la liberté de réunion.
« Homo-folie, ça suffit » en Vendée
Les faits remontent au 18 mai 2019 lorsque les mots « Homo-folie, ça suffit » avaient été scandés sur la place Napoléon, dans le centre-ville de la capitale vendéenne, où un village associatif avait été monté à l’occasion d’une « journée de lutte contre l’homophobie et la transphobie ».
Suite à cela, trois de ces étudiants de Vendée avaient été exclus de l’ICES — un établissement fondé par le très conservateur Philippe de Villiers en 1985 — dont deux de manière définitive.
La décision de la cour d’appel de Poitiers, consultée jeudi 2 juillet par l’AFP, a satisfait l’avocat des étudiants, Benoit Fleury, selon qui l’audience de mercredi a été « extrêmement apaisée ». Selon Me Fleury, qui défendait neuf des douze étudiants, « les prévenus ont pu s’excuser en direct » durant l’audience et plus d’un an après les faits, « les esprits se sont apaisés ».
« Les prévenus ont rencontré les parties civiles à La Roche-sur-Yon, ce n’est pas une grande ville, tout le monde a pu discuter, s’expliquer », a-t-il assuré.
Trois des douze étudiants ont été condamnés par la cour d’appel à des amendes contraventionnelles allant de 50 à 150 euros, notamment pour le vol d’un drapeau LGBT+, a-t-il souligné.
Me Navion, qui défendait plusieurs parties civiles, dont le centre LGBT+ de Vendée et le Planning familial 85, a regretté pour sa part que le délit « d’incitation à la haine et à la violence » n’ait pas été retenu initialement.
« Le fait de venir en groupe, dans un village associatif, de renverser des stands, de boxer quelques personnes, de crever des ballons, de crier des slogans, ça ne constitue peut-être pas les délits pour lesquels ils étaient poursuivis mais ça constitue quand même le délit d’incitation à la haine ou à la violence, ou du moins c’était plaidable », a-t-il estimé.
Avec l’AFP
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