Une Pride majoritairement virtuelle pour son cinquantenaire

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Cinquante ans après la première Gay Pride à New York, la communauté LGBT+ s'est retrouvée essentiellement en ligne samedi 27 juin, pour cause de pandémie de Covid-19. Seules quelques villes ont choisi d'organiser des manifestations.

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La marche des fiertés de Londres - Ink Drop / Shutterstock

Quelques petites manifestations ont marqué les cinquante ans de la première Pride à New York, mais l’essentiel fut rassemblé sous l’étiquette de Global Pride, une manifestation virtuelle de 24 heures le samedi 27 juin.

Pour l’occasion, le mot d’ordre de la London Pride était « reportée, mais toujours unis ». Un petit groupe d’une quinzaine de personnes, dont Peter Tatchell, un vétéran du mouvement, soigneusement masqué au couleurs arc en ciel, s’est quand même retrouvé dans les rues pour célébrer la création il y a 50 ans, du London Gay Liberation Front (Front de libération homosexuel de Londres).

« Nous voulons refaire de cette manifestation un événement pour les droits humains de la communauté LGBT », a insisté le militant, aujourd’hui âgé de 68 ans. Certaines manifestions étaient retransmises sur écran géant à Piccadilly Square, et le maire de Londres Sadiq Khan, a twitté son soutien.

Rassemblements à Berlin, Vienne, Tel Aviv ou Taipei

A Berlin, la police a estimé que quelque 3 500 personnes ont défilé par une température proche de 30 degrés, et le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a twitté son soutien aux personnes LGBT+ du monde entier : « Soyez fiers de vous ! Peu importe qui vous aimez, peu importe où vous vivez ».

À Vienne, quelque 200 voitures et motos décorées de bannières arc en ciel ou de licornes gonflables ont paradé sur le célèbre Ring. Selon les organisateur.trice.s, environ 5 000 spectateur.trice.s ont salué le cortège, version allégée de la parade annuelle qui réunit habituellement plusieurs centaines de milliers de personnes.

Rassemblements LGBT+ en Israël

Des milliers de personnes portant des masques ont participé dimanche soir à plusieurs rassemblements LGBT+ en Israël, où le nombre de malades de l’épidémie de Covid-19 est reparti à la hausse après le déconfinement. En raison des règles sanitaires, la police israélienne a limité le nombre de participant.e.s dans chacun des rassemblements, et les traditionnelles marches ont été interdites.

À Tel-Aviv, les participant.e.s se sont réuni.e.s sur la place Rabin pour un concert de vedettes de la musique locale dont une ancienne gagnante de l’Eurovision, la chanteuse trans Dana International.

Visage aux couleurs de l’arc-en-ciel à Taïwan

Débarrassé du coronavirus, Taïwan a accueilli dimanche plusieurs Marches des Fiertés. Des centaines de personnes, dont beaucoup avec le visage aux couleurs de l’arc-en-ciel, ont défilé sur la place de la Liberté à Taipei au son d’une musique tonitruante. Beaucoup portaient des pancartes avec les noms des grandes villes du monde où les personnes LGBT+ auraient défilé dimanche si elles n’en avaient été empêchées par le coronavirus.

« Savoir que plus de 475 Gay Prides ont été annulées dans le monde m’a brisé le coeur », a déclaré à l’AFP Darien Chen, organisateur de la marche de Taïwan.

Global Pride, « Exist, persist, resist »

En ligne, la manifestation mondiale Global Pride, dont le mot d’ordre était « Exist, persist, resist » (existe, persiste, résiste) avait démarré à 5 heures à Londres.

Aux États-Unis, l’ancien président Barack Obama avait envoyé un message vidéo rendant hommage aux client.e.s du bar new-yorkais Stonewall Inn qui s’étaient rebellé.e.s en 1969 contre une énième descentente de police, lançant de facto le mouvement contemporain pour les droits LGBT+.

« Grâce au mouvement qu’ils ont lancé et aux dizaines d’années de travail qui ont suivi, le mariage entre personnes du même sexe est devenu légal dans le pays (les États-Unis, ndlr) il y a cinq ans, et pas plus tard que ce mois-ci la Cour suprême a décidé qu’un employeur ne pouvait pas discriminer les employés LGBTQ », a-t-il dit.

Le candidat démocrate à la présidentielle de novembre, Joe Biden, a lui aussi fait référence à la Cour suprême en estimant que la célébration était « particulièrement émouvante cette année ».

En Argentine, les bâtiments publics et les monuments devaient être illuminés aux couleurs de l’arc en ciel, et les militant.e.s organisaient une semaine de célébrations en ligne, bien que la Pride soit habituellement fêtée en novembre dans ce pays.

 

À Paris, l’association Les Dégommeuses avait organisé une Pride sur l’eau.

Avec l’AFP