Quatre ans après l'attentat d'Orlando, souvenons-nous, luttons et résistons
Depuis quatre ans et cet attentat contre les personnes LGBT+, qui avait fait 49 morts, des victoires ont été gagnées. Mais le camp de la haine sévit toujours y compris avec l'appui de partis conservateurs populistes.
12 juin 2016. Un attentat, le plus meurtrier sur le sol américain depuis le 11-Septembre a lieu à Orlando, en Floride. Dans la nuit du samedi au dimanche, un homme, se revendiquant pénètre dans une discothèque gay de cette ville de Floride, le Pulse, et tue délibérément 49 personnes et en blesse 53 autres. Ils et elles étaient venues danser, s’amuser, faire la fête. Le club avait été ciblé parce qu’il était fréquenté par la communauté LGBT+.
À l’occasion des quatre ans de l’attentat du Pulse, je me suis replongé dans J’irais danser à Orlando (Grasset) le livre remarquable publié un an plus tard par Philippe Corbé, journaliste à RTL et qui avait été un des premiers à se rendre sur place, sur les lieux de ces meurtres de masse. Au fil des pages, j’avais été écœuré par l’attitude de certains politiques et de certains religieux qui après l’attentat, devant l’immense douleur des familles, avaient pu dire que les homos « avaient ce qu’ils méritaient ».
Une décision qui fait date
Depuis quatre ans, heureusement, les choses se sont améliorées aux États-Unis et la toute récente décision de la Cour suprême sur l’interdiction de la discrimination au travail basée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre fait date. Elle inscrit la reconnaissance des personnes LGBT+ dans une loi datant de… 1964. C’est dire si le combat a été long et que bien trop de personnes LGBT+ ont été discriminées outre-Atlantique des décennies durant.
Mais c’est ce même pays qui a un président qui n’a cessé depuis quatre ans de défaire certaines protections en particulier à l’égard de la communauté trans. Et qui aujourd’hui, en pleine révolte contre le racisme, met de l’huile sur le feu plutôt que d’apaiser.
Populistes d’Europe
Ce type d’homme politique populiste, on ne le connaît que trop bien en Europe. Dans un article de Komitid paru en janvier 2019, Fabien Jannic-Cherbonnel analysait comment certains pays sabotaient l’idée européenne en prenant appui sur leur opposition aux droits LGBT+. C’est le cas en particulier de la Pologne et de la Hongrie, dirigé par des hommes conservateurs et qui utilisent la question des minorités comme un chiffon rouge pour souder leur électorat.
Il y a encore beaucoup plus de pays qui criminalisent l’homosexualité que de pays autorisant le mariage des couples de même sexe. Les mutilations des personnes intersexes se pratiquent toujours, y compris en France. Les droits des personnes trans sont encore bafoués sur tous les continents de la planète. Les femmes célibataires ou les couples de femmes lesbiennes n’ont toujours pas accès à la PMA en France.
Guerre culturelle
The Guardian a publié récemment une enquête passionnante sur le monde tel qu’il est vis-à-vis des droits des personnes LGBT+. Le principal enseignement est que dans de nombreux pays, l’égalité devant le mariage et les droits des personnes trans sont devenus la norme mais que dans d’autres, des lois plus conservatrices et discriminantes ont vu le jour. Comme l’écrit le site : « Ainsi, une “ ligne rose ” a été tracée : entre ces régions qui intègrent de plus en plus les personnes queers dans leur société en tant que citoyens à part entière, et ceux qui trouvent de nouvelles façons de les exclure. » Ce n’est pas le fait uniquement des gouvernement mais cela passe aussi par l’information, les réseaux sociaux, les activistes conservateurs et des groupes religieux lancés dans une guerre culturelle.
En ce mois des fiertés, malheureusement invisibles dans les rue en raison de la crise sanitaire, réjouissons-nous des combats majeurs que les personnes LGBT+ ont pu mené et voir couronner de succès. Mais affirmons aussi que nous nous n’oublierons jamais les victimes de la haine et que nous restons vigilants et nous résisterons face à celles et ceux qui l’alimentent et menacent encore nos droits et nos vies.
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arnosa
Pourquoi passer sous silence qu’il s’agissait d’un homo musulman refoulé qui n’arrivait pas à assumer ? Comme l’auteur de l’horrible attentat de Nice d’ailleurs.
Ne se trompe-t-on pas de bataille, au nom du politiquement correcte ?!